Jean-Jacques SPOEDE 1680-1757, l'offrande à Vénus et l'offrande à Bacchus paire de peintures.

Jean-Jacques SPOEDE 1680-1757, paire de peintures huile sur toile, l'offrande à Vénus et l'offrande à Bacchus, paire de peintures Huile sur toile, cadre bois sculpté et doré, dim: 96x80cm
Jean-Jacques SPOEDE (Anvers, vers 1680 - Paris, 1757)
L’Offrande à Vénus ; l’Offrande à Bacchus
Huiles sur toile ; H. 0,66 ; L. 0,81.
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La paire de tableaux que nous présentons  est typique du style de Jean-Jacques Spoede, peintre d’origine flamande dont on ne cesse de redécouvrir la production depuis ces dernières années. Né à Anvers vers 1680, Spoede dut gagner Paris à la fin des années 1690, son nom d’élève apparaissant dans les procès-verbaux de l’Académie royale de peinture et sculpture dès 1700 (Anatole de Montaiglon, Procès-verbaux de l’Académie royale…, Paris, 1880, t. III, p. 304). S’étant marié en 1718 avec Marguerite Lambert, la fille d’un bijoutier, il rejoignit la maîtrise des peintres et sculpteurs (Neil Jeffarès, Dictionnary of pastellists before 1800, 2021, texte en ligne). Jean-Jacques Spoede fut nommé professeur, recteur en 1748, et même recteur perpétuel, exposant son œuvre aux Salons de l’Académie de Saint-Luc (Jules Guiffrey, Histoire de l’Académie de Saint-Luc, Paris, 1904, p. 457).  Sur le plan stylistique, Spoede fut particulièrement influencé par Watteau dont il était, nous dit Gersaint, « l’ami particulier » (Edme-François Gersaint, Abrégé de la vie d’Antoine Watteau, Paris, 1744). Les recherches plus récentes ont montré aussi combien Spoede fut marqué par le style de Claude Gillot. Les dessins de Spoede qui représentent des acteurs de la Commedia dell’arte apparaissent en effet comme des variations sur des modèles de Gillot et Watteau (voir sur cette question Martin Eidelberg, Jean-Jacques Spoede, Gillot’s Forgotten Assistant and Watteau’s Special Friend, décembre 2020, texte en ligne). Or, il est évident que le souvenir de certaines Fêtes bachiques de Gillot saute aux yeux ici, quoique la réduction de proportions des personnages soit typique de Spoede. De fait, notre paire de tableaux offre des analogies flagrantes avec les œuvres mythologiques de Spoede, tout particulièrement celle qui se trouvait dans le commerce d’art belge en 2014. Au-delà du rapport d’échelle entre espace et figures, on remarque à nouveau, au pied de la statue de la divinité mythologique juchée sur un piédestal, les personnages munis d’offrandes. On note aussi la manière dont le peintre se sert de la végétation pour faire écran et cette forme de jeu d’interaction visuel, comme si les figures constituaient l’extension des sculptures, et vice versa.
  
La meilleure preuve de la relation de notre paire de tableaux à l’art de Jean-Jacques Spoede nous est procurée par le catalogue de la vente Salomon-Pierre Prousteau du 5 juin 1769, à Paris (Lugt 1766), dans lequel on lit, sous le n° 34 : « Jean-Jacques Spoede. Une Fête à Bacchus & un Sacrifice en l’honneur de Vénus : ces deux morceaux riches de composition & qui ont de l’agrément, sont peints sur toile, de 27 pouces de haut sur 33 de large » (vendue 150 livres (la paire) à Duhamel). Au-delà de la correspondance avec le nom d’auteur et les deux sujets, les dimensions indiquées (27 pouces soit 72,9 cm de haut, et 33 pouces, soit 89 cm de large) sont semblables à celles de notre paire de tableaux mythologiques.
Merci à Monsieur François MARANDET pour son expertise.