(1752-1825)
Dans le boudoir
Travail principal
Probablement réalisé pour la "Galerie secrète" de Christian IV. Duc de Zweibrücken.
Huile sur toile
75cm x 55cm resp. 90 x 65 cm
Après sa première formation à l'École publique de dessin de Strasbourg, il se rend à Paris en 1772. Il peut s'y inscrire à l'École royale des élèves protégés sous le patronage de Nicolas Guy Brenet et rejoint les ateliers de Francesco Casanova ; il en sort diplômé en 1777. Il a eu plusieurs mécènes, dont Jean-Henri Eberts, Jean-Georges Wille et Jean-Baptiste Lemoyne. Outre Casanova, il a étudié avec Nicolas-René Jollain (1775) et Nicolas-Bernard Lépicié (1776 et 1779).
En 1776, il réalise ses premières grandes œuvres dans le style galant de Fragonard et Debucourt. En 1778, elles ont été réalisées sous forme de gravures en couleurs par Louis-Marin Bonnet. Il est rapidement devenu un peintre populaire dans la haute société de son époque. Nombre de ses œuvres montrent des fêtes galantes, des actrices, des danseuses et des hommes influents avec leurs maîtresses s'adonnant à des activités frivoles.
Il entre au service de Christian IV, duc de Zweibrücken, et crée des œuvres pour sa "Galerie secrète". Beaucoup d'entre elles étaient de nature osée ou lascive. Certaines ont été traduites en gravures sur cuivre par Gabriel Marchand (vers 1755-18 ?). Parmi ses derniers mécènes strasbourgeois figure le facteur de piano Sébastien Érard. Malgré la diversité de ses œuvres et de leur orientation, il se décrit comme un "peintre d'histoire". Ses œuvres ont également été comparées à celles de Watteau.
En 1787, il a épousé Marie-Catherine Naudé. Sous le Directoire, lui, sa femme et ses enfants vivent d'abord dans l'escalier d'une chapelle du Louvre, puis dans la phalange des ruines de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés, en raison de ses liens avec l'Ancien Régime.
Après la consolidation de la Révolution, il émerge pour continuer à peindre, mais doit se consacrer à des sujets plus austères et patriotiques. Il s'agissait notamment des Enfants embrassant les pieds de la liberté et des exploits de Guillaume Tell. La révolution n'a cependant pas changé les goûts des gens, si bien qu'il a pu revenir assez rapidement à ses anciens sujets. Cette fois, il utilise la mythologie comme prétexte pour peindre des femmes nues dans des scènes bucoliques. Des apparitions majeures ont survécu dans les salons de 1793, 1798 et 1806.
Nombre de ses œuvres ne sont pas signées et ont été diversement attribuées à Fragonard, Antoine-François Callet et Jean-Baptiste Huet au cours du XIXe siècle. Certaines de ses premières œuvres sont signées "Challe", peut-être pour tirer parti de la popularité de Charles-Michel-Ange Challe.
Inv.No.4.304
8.600 €