Attribué à Pieter Van Avont (1600-1652)
Ecole Anversoise du XVIIème siècle, vers 1630
Huile sur panneau de chêne,
Dimensions: h. 38 cm, l. 50 cm
Cadre de style flamand en bois noirci et mouluré orné de placage d'écaille rouge.
Encadré: h. 56 cm, l. 68,5 cm
Au cœur d’un luxuriant paysage boisé, la Vierge avec Jésus se repose dans une clairière verdoyante accompagnée de Saint Jean Baptiste et les angelots.
Assise à gauche de la composition, la Vierge Marie tient l’Enfant sur ses genoux ; le petit Saint Jean-Baptiste portant la tunique de peau de chameau (son attribut) se dresse devant Jésus pour s’échanger quelques caresses.
A droite le couple d'angelots s'amuse avec l'agneau de Saint Jean Baptiste, apportant ainsi un caractère jovial à la scène.
Une paire de putti jardiniers à gauche cueillent des fleurs pour apporter des bouquets à la Vierge et Jésus. Les fleurs printanières telles que les tulipes, les jonquilles et les anémones qui poussent en abondance autour d’eux et enrichissent la composition de leurs couleurs chatoyantes.
Un rosier luxuriant s’épanouit à gauche des figures offrant des délicates roses. (La rose est la fleur associée à la Vierge Marie, qui est la « rose mystique », celle qui ne porte pas « l’épine du péché »)
Aux pieds de la Vierge sont posées des grappes de raisin (symbole de la future passion du Christ) ainsi que des pommes (symbole de la chute originelle de l’Homme mais également de la Rédemption dans le Christ)
Au premier plan nous retrouvons un panier en osier rempli à profusion de magnifiques fleurs et des cochons d’inde qui grignotent les brins d'herbe.
Dans un désordre savamment arrangé ces éléments de la nature morte au fort pouvoir symbolique accentuent le thème religieux, mais sont également l’occasion pour l’artiste de démontrer son savoir-faire dans le genre de la nature morte qui prend de l’ampleur à Anvers.
Le paysage derrière les figures est constitué d’un grand arbre au tronc tortueux et d’une ouverture lumineuse vers l’horizon placée à droite. Nous apercevons Saint Joseph arrivant avec un âne, un petit rappel de l’artiste que la composition est associée à l’épisode du Repos pendant la fuite en Égypte.
La calme ampleur de cette forêt bucolique ouvrant sur les lointains lumineux, aux profusion des fleurs et fruits symboliques est particulièrement adaptée à cette scène sacrée. Le thème du sacrifice de Jésus et de son tragique destin est atténué par des angelots qui s’amusent avec une innocence et insouciance face à la fragilité de la vie symbolisée par des fleurs coupées.
La grande maîtrise du peintre se manifeste par la finesse du dessin rehaussé par la délicatesse dans la pose des coups de pinceaux apportant une multitude de détails. La richesse de l'ensemble est exacerbée grâce au choix des coloris, cette palette variée est un atout indéniable de notre œuvre.
La virtuosité de notre artiste réside dans sa polyvalence, autant préoccupé dans la réussite du paysage et des fleurs que dans le modelé de ses figures. Les angelots avec leurs corps dénudés sont gracieusement illuminés par des coloris chauds aux ombres subtiles, tandis que la nature morte est rendue avec un réalisme stupéfiant, que ca soit dans la précision du dessin que dans les nuances innombrables des fleurs.
Il existe plusieurs compositions similaires au notre, dont ci-dessous les versions les plus proches :
• Vente, Jean-Claude Anaf et Associé, Lyon, 08/02/1998, attribué à Pieter Van Avont, huile sur panneau, h. 48 cm, l. 71 cm (enregistré sur RKD n° 31451). Commentaire : composition identique, seul St Joseph avec l’âne est different)
• Vente Christie’s New-York, 29/01/1998, Pieter Van Avont, huile sur cuivre, h. 23,8 cm, l. 24,8 cm
• Vente Dorotheum, Vienne, 25/04/2017, Pieter Van Avont et Jan Breughel II, huile sur cuivre, h .26 cm, l. 39 cm
• Musée de l’Hermitage, Saint Petersbourg, Russie, Pieter Van Avont, huile sur panneau, h. 50,5 cm, l. 71,7 cm
Peter von Avont, peintre flamand
Malines, 1600 - Anvers. 1652
Né à Malines, il est mentionné en 1620 comme membre de la guilde des peintres de sa ville natale. ll la quitte en 1 622 pour Anvers où il est inscrit également à la guilde. Il a collaboré avec des nombreux peintres: dont Jan Brueguel le Jeune, David Vinckboons, Lucas van Uden, Jacques d'Arthois, Lucas Achtschellinck, Lodewijk de Vadder, Izaak van Oosten and Jan Wildens.
Le peintre est connu pour ses tableaux à scènes mythologiques et religieuses. Une des principales caractéristiques de son oeuvre est le groupe d'enfants dénudés. Dans ses nombreuses versions de la Sainte famille, ils apparaissent dans les différents rôles: enfant Jésus, Saint Jean Baptiste et les anges. Ils apportent souvent les offrandes à la Vierge et Jésus. Ses personnages aux couleurs chaudes et délicat modelé sont souvent représentés dans les paysages d'une grande finesse, qu'il exécutait lui-même, mais également en collaboration avec d'autres artistes anversois.