Sainte Martine refusant d’adorer les idoles - Ecole du nord vers 1700

Ecole du Nord vers 1700
Sainte Martine refusant d’adorer les idoles
H. 30 cm ; L. 23,5 cm

Redécouverte au XVIIe siècle par l’Église, sainte Martine vécut à Rome au IIIe siècle, au temps de l’empereur Sévère Alexandre. Cette période de pseudo tolérance du christianisme a justement créée la légende de la sainte. Fille d’un consul romain, la jeune femme choisit d’offrir toute la fortune familiale dont elle hésite, à des œuvres de charité. En prière dans une église, elle est arrêtée et conduite devant l’empereur qui la condamne au sacrifice au cœur du temple d’Apollon. A son entrée dans le temple, un tremblement de terre fit écrouler le bâtiment et brisa la statue du dieu qui s’y trouvait. L’empereur commanda qu’on torture la jeune femme, mais cette dernière résista et réussit à convertir ses bourreaux. Elle subit tout de même les sévices demandés et fut portée dans les arènes pour y être dévorée par les lions. Ceux-ci se couchèrent à ses pieds, protecteurs. Elle fut ensuite mise sur un bûcher dont les flammes ne l’atteignirent pas mais brûlèrent les spectateurs… Pour en finir, l’empereur vint lui-même la décapiter.

Malgré cette triste histoire, sainte Martine eu droit à son tombeau dans une église bâti au VIIe siècle par le pape Honorius 1^er, sur le forum, église Sainte-Martine, remplacée par l’actuelle église Saint-Luc et Sainte-Martine.

C’est donc en 1634, lors de travaux de reconstruction de cet édifice, que furent retrouvées les reliques de la sainte martyre dans un tombeau de terre cuite. Son culte revint sur le devant de la scène à ce moment précis, marqué par le peintre et architecte Pierre de Cortone, qui bâti cette église et réalise en 1656 une grande toile représente la sainte, le pied sur la fameuse statue. Le titre de l’œuvre étant « sainte Martine refusant d’adorer les idoles ». Cette œuvre fut réalisée pour le retable de l’église Saint-François de Sienne. Elle nous est connue par une œuvre préparatoire conservée au Palais Pitti (Florence). Elle possède un pendant représentant la sainte sur le bûcher.

Notre œuvre est un modello préparant un grand tableau d’autel, perdu ou potentiellement jamais réalisé, que l’on peut situer par les coloris et les carnations autour du nord de la France, de la Flandre et des Pays-Bas. Détail intéressant, un repentir apparaît au niveau de la main et du bras de sainte Martine, dont la position a été légèrement retravaillée par le peintre pour ne pas se trouver trop proche de la base de la colonne.