Format hors cadre 73x60cm.
Il s'agit effectivement d'une soomptueuse et rare composition post-impressionniste à tendance Fauve de Clémentine Ballot représentant le célèbre moulin Barrat sur la Creuse vers 1913. En premier il s'agit d'un des moulin emblématique de la vallée de la Creuse ayant été submergé lors de la mise en eau du barrage d'Eguzon en 1926, donc aujourd'hui disparu; ce moulin a notamment été peint par Eugène Alluaud, Henri Pailler ou Anders Osterlind.
Ensuite on reconnait de suite la manière bien spécifique de peindre de Clémentine Ballot, par larges aplats et surtout une mise en couleur spectaculaire avec des tons fauves de jaune, verts tendres, rose, orangés, bleus etc...probablement la meilleure coloriste de l'école avec Paul Madeline.
Clémentine Ballot aura 3 grosses influences, en effet lors de sa venue dans la vallée de la Creuse elle fera d'abord connaissance de Léon Detroy dont elle adoptera la touche, pour preuve son spectaculaire moulin du Pin extrèmement proche de celui de Detroy exposé au musée de Châteauroux. Ensuite elle sera un court moment influencée par Paul Madeline, et enfin et surtout elle deviendra l'amie et l'élève d'Armand Guillaumin, à coup sûr sa plus nette influence qu'on remarque en observant ce nouveau tableau. Ils iront ensemble sur les mêmes motifs, ils sont d'ailleurs très souvent phoitographiés ensemble, voir sur les différents ouvrages sur Armand Guillaumin.
Clémentine Ballot fait aujourd'hui partie des femmes peintres de l'école de Crozant, sûrement la plus côttée et la plus reconnue, ensuite suivent Palma Daillon (voir mes autres annonces), Mania Mavro, Solange Chgristauflour, Jeanne Ponge ou Suzanne Léger.
Enfant et adolescente, elle est douée pour le dessin et consacre ses économies de jeune fille à acheter des reproductions de Manet, Monet, Renoir, Sisley, Cézanne et Lautrec . Puis elle se forme au cours de peinture et de dessin de Fernand Desmoulins, avec l'appui de son mari, Jules Gabriel Ballot, épousé en 1902. Ce dernier l'emmène cette année-là visiter la Creuse, dont sa famille est originaire. Elle est éblouie par les paysages et travaille à Gargilesse et Fresselines, mais aussi en Bretagne Nord à Loguivy, et sur la côte varoise à Agay. Elle rencontre Léon Detroy dans la Creuse et exécute quelques toiles pointillistes sur ses conseils, mais ne veut pas s'enfermer dans cette méthode.
En 1912 elle fait la connaissance d'Armand Guillaumin. Celui-ci reconnait son talent déjà formé et l'encourage. Une solide amitié se forme, dont témoignent de nombreuses lettres d'Armand Guillaumin qui nous sont parvenues et sont transcrites en anglais dans l'ouvrage de Christopher Gray sur Guillaumin . Clémentine Ballot passe une grande partie de la guerre à Crozant, avec ses deux jeunes fils, André (né en 1903) et Roger (né en 1904). tandis que son mari est au front, servant comme photographe dans l'armée. Dans la vallée de la Creuse, elle rencontre Eugène Alluaud, Anders Osterlind, Mania Mavro, Georges-Hanna-Sabbagh, Alfred Smith, Francis Picabia, Paul Madeline et Armand Point. Ces artistes logent ou se retrouvent souvent à l'hôtel Lépinat à Crozant, maintenant devenu un centre d'exposition.
Après la guerre, tout en résidant à Paris, 97 rue de Monceau, Paris 17e , elle vient travailler chaque année plusieurs mois sur le terrain. De 1920 à 1929, elle peint principalement aux Andelys, au bord de la Seine. Dès lors son style évolue rapidement vers plus de construction des formes, peut-être sous l'influence de Nicolas Poussin, né en ces lieux , et de Paul Cézanne. Elle y rencontre Henri Lebasque, Maximilien Luce,Jean-Eugène Clary, Paul-Emile Pissaro, Albert Lebourg, Signac, et est reçue par Monet . Elle travaille aussi dans les années 1920 dans le Poitou. Dans les années 1930 elle peint dans le Lot, la Dordogne, aux Baléares à Majorque, à Cadaquès en Catalogne, et dans le midi de la France à Saint Paul de Vence, Saint Tropez, Bormes, Cassis. Elle y dessine aussi de grands fusains sur les vieux villages de Provence.
Après le décès de son mari en 1937, elle passe une partie de la seconde guerre à Mollans sur Ouvèze, dans la Drôme. De 1945 à 1950, elle va notamment dans l'Yonne, à Arcy sur Cure. Puis, dans les années 1950, septuagénaire, elle sillonne la Bretagne. Enfin, octogénaire, elle peint encore à Menton, pendant l'été 1964, quelques semaines avant son décès, à son domicile du 10 rue de Saint-Senoch (Paris, 17ème) .
Elle expose dans les salons à Paris de 1910 et organise ses propres expositions tout au long de sa carrière, à partir de 1923. Après la galerie Georges Petit, elle expose chez Bernheim Jeune en 1936 , puis notamment chez Marcel Bernheim.
Clémentine Ballot est décorée de la Légion d'honneur et reçoit le prix Puvis de Chavannes en 1950
Amie du peintre Jean-Eugène Clary et de son épouse, elle reçoit de sa veuve le portrait de Suzanne Valadon à vingt ans, peint par son mari vers 1887. Elle fera don de cette œuvre en 1956 au musée national d'art moderne.
Cette toile a été nettoyée récemment, en parfait état, livrée dans son joli cadre d'époque.
Garantie authentique