Adolphe Milich (Tishne, 1884 – Parigi, 1964) Nature Morte, 1940-45

Adolphe Milich (1884-1964), Nature Morte, 1940-45, huile sur toile, cm 55x65,5;
avec cadre: cm 70x80x7,5;
signé en bas à droite

Expositions: Abraham Mintchine “L’angelo perduto di Montparnasse”, Artisti russi e dell’Est a Parigi, opere dal 1925 al 1962 (Bergamo, Galleria Michelangelo, Galleria d’arte Due Bi, 03.04-09.05.2004)

Publications: Abraham Mintchine “L’angelo perduto di Montparnasse”, Artisti russi e dell’Est a Parigi, opere dal 1925 al 1962, a cura di R. Bellini, Bergamo, Galleria Michelangelo, 2004, p. 58

Adolphe Milich commence à peindre dès l'âge de treize ans. Son père, commerçant, perd tout dans un incendie et, pour subvenir aux besoins de la famille, il est contraint d'émigrer à Lodz où il travaille comme instituteur. De 1902 à 1904, Milich s'installe d'abord à Varsovie, puis à Munich, où il étudie à l'École des beaux-arts, suivant les cours de Frantz Von Stuck à partir de 1903. À Munich, il rencontre Jules Pascin, alors illustrateur de Simplicissimus, qui lui conseille d'aller à Paris. Milich est plutôt attiré par l'Italie et part pour Rome, puis Florence et Venise. Pour gagner sa vie, il réalise des dessins qu'il confie à des confrères qui les vendent sous leur propre nom. 
En 1909, il passe quelques mois à Paris où il fréquente l'Atelier Castelucho. Il étudie les grands maîtres et dessine des sculptures anciennes. En 1910, il se rend au musée du Prado à Madrid pour copier des œuvres de Vélasquez et de Goya pour un collectionneur allemand. De retour à Rome en 1911, il acquiert une notoriété de portraitiste mondain et part pour Lugano en 1915. De retour à Paris en 1920, il s'installe à Montparnasse et rejoint le groupe d'artistes de l'Ecole de Paris. Dans les œuvres de Milich, on ne perçoit rien de son pays d'origine, pas même l'angoisse et l'inquiétude si souvent perceptibles dans les tableaux de nombre de ses compagnons. Au contraire, ses tableaux sont caractérisés par l'ordre et la sobriété, typiques de la peinture française, et imprégnés d'un sens poétique qui trouve son origine dans sa forte passion pour la musique. Pour Milich, l'objet joue un rôle prépondérant, comme il le dit lui-même en 1941 au critique Waldemar George : "... je ne peux admettre que l'objet joue un rôle secondaire, qu'il soit traité comme une pomme ou un corps humain sans courir le risque de devenir une machine...". Il expose au Salon des Indépendants, au Salon d'Automne, au Salon des Tuileries. Esprit solitaire, on le voit souvent au Louvre car, bien qu'adepte de la modernité, il est conscient de l'importance de la peinture classique pour la pureté du style. Parmi les artistes contemporains, il admire profondément Paul Cézanne. Il exécute d'ailleurs plusieurs natures mortes d'après les œuvres du maître aixois, étudiant le cadrage des plans et les contours noirs qui anticipent le cloisonnisme. Jusqu'en 1927, il passe l'été à Sanary et en 1931 à La Ciotat. En 1929, sa première exposition personnelle a lieu à la Galerie Marcel Bernheim à Paris. En 1932, le musée des Beaux-Arts de Zurich organise une exposition en son honneur, qui sera renouvelée une seconde fois en 1939. 
Collectionneur d'art, il s'intéresse aux œuvres de Degas, aux sculptures de Charles Despiau et de Jacob Loutchansky. En 1934, le musée du Jeu de Paume à Paris achète certaines de ses toiles, qui sont exposées dans la Grande Salle. En 1937, il reçoit une médaille de bronze à l'Exposition internationale de Paris et, l'année suivante, il participe à l'Exposition d'État des artistes polonais à l'étranger, qui se tient dans plusieurs villes : Athènes, Bucarest, Belgrade et Budapest. La même année, il participe à l'exposition d'art contemporain franco-britannique qui se tient dans les villes australiennes d'Adélaïde, Melbourne et Sydney. En 1940, pendant la guerre, Milich se réfugie à Saint-Tropez et se consacre à l'aquarelle ; en 1942, il rejoint Zurich puis Lugano et prend la nationalité suisse. Après la Libération, il retourne à Paris et se rend en 1951 en Israël où il peint beaucoup et organise une importante exposition au musée de Haïfa. Il continue à peindre jusqu'en 1964, année de sa mort. En 1966, la ville de Lugano ouvre un musée qui lui est consacré à la Villa Ciani.

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