Il s'installe en 1889 avec son épouse à Samois sur Seine, petit village près de Fontainebleau, où il rencontre l'écrivain Elemir Bourges qui devient un ami proche du peintre.
En 1892, il expose au 1er Salon de la Rose-Croix à la galerie Durand-Ruel ; il est l'un des artistes majeurs de ce salon et dessine l'affiche du 5ème Salon avec Léonard Sarluis.
Son premier voyage en Italie en 1893 est une révélation ; il se plonge dans les maîtres de la Renaissance et admire les primitifs florentins. Il retourne en Italie huit fois et finit par s'y éteindre en 1932.
L'oeuvre que nous présentons est un dessin préparatoire au tableau "Jeune femme à la toque verte".
Le modèle est sa deuxième épouse, Helga Weeke, qui est la muse de nombre de ses oeuvres. Le couple séjourne à Venise fin 1902 ; c'est le quatrième voyage de l'artiste et le premier de sa nouvelle femme. Nous pouvons reconnaitre le campanile de la Basilique Santa Maria Gloriosa dei Frari à l'arrière plan, le Giardini Papadopoli et une emblématique gondole sur le canal.
Ce portrait dégage un intense magnétisme dans le regard, une force d'âme que nous illustrerons avec ces mots de Gustave Soulier tirés de "L'Art et la Vie" : " Le nom des Artistes de l'Âme convient bien à ces peintres et à ces sculpteurs, puisque, loin de rechercher une vision purement plastique, c'est notre âme même qu'ils veulent toucher, par le chemin des yeux et de l'esprit (...) Et certes, après les Primitifs et après Vinci, d'autres peintres sont encore parvenus à nous faire pressentir des choses secrètes et d'intimes émois d'âmes par l'inflexion d'un visage, par l'étonnante compréhension des yeux et le dessin des lèvres. Je citerai Armand Point comme un de ceux qui ont poussé le plus avant cette analyse. (...) D'Armand Point, on connaît la nature élégante et raffinée, cette prédilection sensuelle et quasi féminine des caresses de toutes choses, et ces douces figures de femme."
Dimensions du cadre : largeur : 55,5cm hauteur : 90cm