Abraham Nicolas COULERU - Secrétaire De Pente En Bois De Placage - XVIII ème siècle

Rare secrétaire ou bureau de pente en bois de placage (noyer - prunier - merisier) à décor d’une marqueterie de cubes.
Il ouvre à un abattant orné dans une réserve rocaille d’une marqueterie représentant un cartouche en forme de cul de lampe et constitué : d’un ciboire, d’une paire de pique-cierges croisés, surmontés d’une croix dans des rinceaux feuillagés.
Le système d’encadrement servant à «fermer» la configuration est caractéristique de Couleru: un large filet partiellement courbe et suivant le contour de l’abattant, en contraste avec le placage de fond et délimitant une large réserve, puis l’encadrement formé par le cartouche de Couleru venant confirmer la configuration fermée du placage de la réserve centrale.

C’était une commande pour un dignitaire de l'Eglise
Le plateau est gravé et daté de deux marques d’anciens propriétaires : initiales « D.V 1780 » et « Petit 1814 ».
Il découvre trois rangs de tiroirs mouvementés et cache également 4 tiroirs secrets
- 2 sont dissimulés dans le caisson avec accès par la glissière
- 2 autres sont cachés derrière 2 des tiroirs mouvementés

Dans sa partie basse, il ouvre par 3 tiroirs sur 2 rangs et repose sur des pieds cambrés. La caisse est entourée d’un liseré noir.
On retrouve sur la face avant du caisson, la configuration fermée par le même large liseré que sur l’abattant, avec un cartouche inversé rempli d’une marqueterie de cubes et effet de perspective.
Le bâti est en chêne, les tiroirs en résineux et leur montage est caractéristique de Couleru
Ce meuble possède sa clef et toutes ses serrures, qui fonctionnent parfaitement.

Les menuisiers-ébénistes de Montbéliard n’étaient pas astreint à l’estampille comme leurs confrères français.
Dans un 1^er temps, Couleru se contentait de coller au fond d’un tiroir une étiquette manuscrite et datée.

Si au départ, j’avais attribué ce bureau aux ateliers des Frères HACHE, une étude plus poussée ainsi que des échanges avec Mr J. Y. Mornand, co-auteur du livre «Abraham Nicolas Couleru et l’ébénisterie provinciale en France au XVIIIème siècle – chez Faton» attribuent, sans doute possible, ce meuble à Abraham Nicolas Couleru.
( les dimensions exactes, la découpe du tablier, le système d’encadrement, la forme du cartouche, le montage des tiroirs, … tout concorde).

Paiements personnalisés possibles

Voir également l’article paru sur l’Objet d’Art, n° 307 de mars 2002, écrit par Bettina Frantz Schwick, historienne d’Art à Munich.
Couleru est répertorié dans l’ouvrage allemand de Kreisel / Himmelheber: «Die Kunst des deutschen Möbels».

Cette historienne a notamment écrit en français « Symptomatiquement, pour les ouvrages et livres d’Art français, l’œuvre de Couleru appartient à l’ébénisterie française, tandis que pour la littérature spécialisée allemande, elle est placée dans l’ébénisterie des pays germaniques … l’Allemagne n’oublie jamais les siens ….!»



Abraham Nicolas COULERU (1716 –1812)
C’est en 1746, qu’Abraham Nicolas Couleru revient à Montbéliard , après un séjour de 7 ans à Paris pour l’apprentissage de l’ébénisterie.(Montbéliard, alors allemandse dit "Mômpelgard" et reviendra à la France fin XVIIIème)
En 1750, il est reçu à la maîtrise des menuisiers de Montbéliard.
Sa production, moins nombreuse que celle de J. F. Hache, pour la plupart de style Louis XV, est aussi diversifiée que celles de ses confrères parisiens: commodes, bureaux de pente, secrétaires, tables à jeux, coiffeuses … Il semble néanmoins qu’il privilégiait les bureaux de pente et soit devenu «le» spécialiste.
Il est l’ébéniste du Duc de Wurtenberg.
Des documents d’archives prouvent qu’il a travaillé pour la Cour de Montbéliard

La renommée d’Abraham Nicolas Couleur était très grande et le Conseil de Régence mentionne en 1769, qu’il tenait ses meubles «pour fort estimés, tant dans le pays que dans le voisinage [ … ] tant à Besançon, qu’à Strasbourg et même jusqu’à Paris».
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