Le thème des enfants à la chèvre c'est un des poncifs de l'histoire de la sculpture. Il décrit le sacrifice d'une chèvre : enguirlandée et accompagnée d'un cortège d'enfants et de petits satyres portant des offrandes elle est conduite vers un autel fumant. Cette scène est directement tirée des récits de Virgile (Géorgiques, II, 380) et d'Ovide (Métamorphoses, XV, 111 et Fastes I 340) ce dernier mentionnant indifféremment un bouc ou une chèvre.
Ces marmots en liberté dépeignent-ils une enfance de l'humanité décomplexée, sans péché originel ? la bacchanale et le culte bachique passe ainsi pour une enfance de la religion, un jeu irresponsable.
 Il y a certainement le plaisir de peindre cette petite humanité en liberté, imitant les adultes, mais cette continuation des génies et des amours, au XVIe siècle se teinte petit à petit d'une conception philosophique du monde, de sa mise à distance. C'est une façon de décrire l'univers sérieux des adultes, avec ses passions de toute sorte, ses folies et ses débordements ou ses activités bien ordonnées à travers les jeux des enfants laissés à eux-mêmes : nous ne sommes que des enfants qui jouent à un jeu ou à un autre quand nous croyons agir avec responsabilité et pertinence, en pensant que le sort du monde dépend de nos activités si importantes.Â
Le spectateur de ces bas-reliefs pouvait donc y retrouver une sorte de caricature morale de l'humanité. Le chrétien pouvait même interpréter ces enfants déréglés laissés à eux-mêmes comme un peuple n'ayant pas encore connu le « Vrai Dieu »
Début 20 siècle
France
Hauteur: 59 cm.
Largeur: 122 cm.
Profondeur: 10 cm.
Prix n'est pas négociable