La pendule repose sur une base ovale à doucine et ressauts, ornée en bas-relief d’une frise de putti africains pêcheurs, chasseurs et cueilleurs, de guirlandes de fruits, de têtes de faunes et de serpents enlacés. Six pieds toupies la supportent. Le dessin original de cette pendule titré « l’Afrique » fut déposé par le fondeur-ciseleur parisien Jean-Simon Deverberie en l ‘An VII (1799). Il est conservé à la Bibliothèque Nationale. Les pendules « au Nègre » ont connu un succès considérable et durable. Elles ont été produites en grand nombre sous le Directoire et sous l’Empire, et même sous la Restauration, marquant, en plein règne du néo-classicisme, les débuts du courant romantique.
Les pendules au nègre ou "au bon sauvage" représentent un exotisme idéalisé. En fait, tous ces « nègres » et « sauvages » sont charmants, bien habillés, plutôt joyeux, bref, très idéalisés (la chasseresse a le nez retroussé, les putti les cheveux crépus, ils sont très richement vêtus), alors que, dans la plupart des cas, leur existence n’avait rien d’idyllique (nous sommes avant l'abolition de l'esclavage). Cette pièce de haute collection est représentée dans plusieurs livres de référence : In Pierre Kjellberg, « Encyclopédie de la pendule Française », les éditions de l’Amateur, 1997, pp. 347-348, modèle reproduit pp. 350-351et dans le Tardy, La Pendule française, Paris, 1994, un modèle similaire reproduit p. 246. Cette pendule, modèle mythique appartient à la plus haute qualité d'exécution. La finesse de la ciselure, la profondeur de la patine et de la dorure (ces pièces étaient dorées 3 ou 4 fois), sont sans comparaison avec une pièce standard. Excellent état, mouvement à fil révisé et fonctionnel avec sa clé. Dorure d'origine nettoyée et extrêmement bien conservée. Flèche incomplète de sa pointe, chaine de la lionne rapportée, les boucles d'oreille probablement rapportées également. 46 x 36,5 x 15 cm