Peinture c1700 XVIIe / XVIIIe par Arnold Houbraken (Dordrecht 1660–1719) Esther and Ahasveros

Arnold Houbraken (Dordrecht 1660 – 1719 Amsterdam)

Esther et Ahasveros

Huile sur panneau, 51 x 61,7 cm

Signé « A. Houbraken » (en bas à gauche)

Provenance : Collection privée, Pays-Bas

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Arnold Houbraken naquit à Dordrecht le 28 mars 1660, fils du tailleur Jan Jansz Houbraken et de Truycken Gudde. Il épousa Sara Souborg en 1685, avec qui il eut dix enfants ; sa fille Anonina épousa l’orfèvre Jacob Stellingwerf et sa fille Christina épousa le peintre Anthoni Elliger. Houbraken apprit l'art de la peinture auprès de Jacobus Levecq et Samuel van Hoogstraten. En 1680, il se rendit en Angleterre, puis s'établit comme artiste indépendant dans sa ville natale de Dordrecht, où il vécut dans une maison nommée Maastricht, sur le Varkenmarkt. Vers 1709, il déménagea avec sa famille à Amsterdam, où il avait rencontré un riche mécène, Jonas Witsen. En 1713, il retourna à Londres et visita la demeure de Philip Wharton, où il vit 32 portraits de Van Dyck.

Bien qu'à Dordrecht il ait principalement peint des portraits, le climat culturel d'Amsterdam permit à Houbraken de se concentrer sur des sujets mythologiques, traités dans un style académique raffiné, très prisé à l'époque et considéré comme l'épreuve ultime du talent d'un peintre. Houbraken est aujourd'hui surtout connu pour son ouvrage « Groote Schouburgh der Nederlantsche konstschilders en schilderessen », publié entre 1718 et 1721 – qui demeure la source biographique la plus importante des artistes du Siècle d'or néerlandais.²

Ce tableau, d'une exécution méticuleuse et remarquablement bien conservé, a probablement été peint entre 1700 et 1705, alors que Houbraken travaillait encore à Dordrecht. Il illustre parfaitement la maîtrise qu'avait Houbraken du « fijnschilderen », la « peinture fine », un style initié par Gerrit Dou et d'autres maîtres de l'École de Leyde vers le milieu du XVIIe siècle. On peut la comparer au tableau de Houbraken, La Vocation de saint Matthieu, conservé au musée de Dordrecht (fig.).³


¹. Concernant l’artiste, voir : B. Cornelis, « A reassessment of Arnold Houbraken’s Groote Schouwburgh », Simiolus 23 (1995), p.163-180.
². Voir B. Cornelis, « Arnold Houbraken’s Groote Schouburgh and the canon of 17th-century Dutch painting », Simiolus 26 (1998), p.144-161.
³. Huile sur panneau, 41,3 × 49,3 cm, n° d’inv. DM/006/876.