Œuvre de plein air école franco-italienne**
Dans son jus de découverte.
Signée Caputo et datée 99, cette aquarelle constitue un témoignage particulièrement raffiné de la pratique du paysage naturaliste à la charnière du XIXe et du XXe siècle.
L’artiste, issu du courant franco-italien actif dans le Sud de la France, déploie ici une maîtrise technique remarquable, caractéristique des études de plein air menées dans les ateliers méridionaux de cette période.
La composition est structurée autour d’un axe perspectif central, véritable colonne vertébrale du tableau, qui guide le regard vers une profondeur atmosphérique d’une grande sensibilité.
Le chemin central conduit le regard vers un horizon légèrement voilé, où la lumière dorée structure toute la composition. Les arbres, traités par petites touches nerveuses mêlant aquarelle et légers rehauts gouachés, témoignent d’une pratique solide de l’observation directe et d’une maîtrise des valeurs atmosphériques alors au cœur des préoccupations des peintres régionaux actifs autour de 1880–1900
Les masses d’arbres sont obtenues par superposition de lavis translucides, auxquels répondent des rehauts gouachés posés en touches brisées, typiques de la grammaire picturale méridionale à l’orée du post-impressionnisme.
Le papier, légèrement oxydé, joue un rôle actif dans la restitution de la lumière. Les zones réservées et les repentirs visibles en transparence montrent un travail direct, sans dessin préparatoire lourd, confirmant la nature spontanée et authentiquement « sur le motif » de l’œuvre.
La palette ocrée, les verts atténués, l’économie de moyens et la précision discrète des ombres restituent avec une grande justesse l’ambiance des paysages du Sud à la fin du siècle. Le traitement pictural s’apparente aux études naturalistes conservées dans plusieurs collections publiques régionales consacrées aux écoles méridionales fin de siècle, où se retrouvent cette même sobriété, cette même attention aux variations lumineuses et cette même recherche d’un réalisme intimiste
Ainsi la palette ocre-vert, modulée par de fines transitions chaudes, rapproche cette aquarelle des recherches menées à la même époque dans les cercles provençaux et ligures.
Le rendu atmosphérique rappelle les pratiques des artistes formés aux écoles régionales de Nice, Marseille ou Toulon, où la maîtrise de l’aquarelle était un exercice majeur au sein de l’enseignement académique.
La finesse des vibrations lumineuses, associée à une économie de moyens très contrôlée, inscrit Caputo dans la lignée des peintres franco-italiens qui ont contribué à renouveler le paysage méditerranéen à la fin du XIXe siècle.
La mention « 99 », reprise au crayon sur le montage d’origine, confirme irréfutablement la datation 1899, offrant à cette pièce un ancrage sûr dans la pratique artistique de son temps.
Pièce délicate, sensible, parfaitement représentative du paysage méridional fin-de-siècle, et particulièrement séduisante pour un accrochage contemporain ou un cabinet d’amateur.
Technique : aquarelle et gouache sur papier
Dimensions : 16 × 10 cm
Signé daté école franco-italienne




























Le Magazine de PROANTIC
TRÉSORS Magazine
Rivista Artiquariato