Contraint d'abandonner ses études à l'Académie de Brera pour des raisons financières, Molteni se consacre à la restauration de tableaux anciens comme élève de Giuseppe Guizzardi à Bologne. De retour à Milan, il devient rapidement l'un des restaurateurs les plus recherchés de son temps, consultant pour le Louvre et le British Museum, ainsi que pour les plus grands collectionneurs et connaisseurs de Milan et d'Europe. Il se consacre également à la peinture.
En 1828, il inaugure un genre de portrait caractérisé par la représentation méticuleuse de costumes et de décors somptueux, qui rencontre un succès extraordinaire et le met en concurrence directe avec Francesco Hayez. Il séjourne à la cour de Vienne en 1837 pour peindre le portrait de l'empereur Ferdinand Ier. Cela l'amena à apprécier la peinture Biedermeier et à se lier d'amitié avec le peintre Friedrich von Amerling, ainsi qu'à s'intéresser au style de Johann Friedrich Overbeck. En 1837, il se tourna vers la peinture de genre avec des scènes de la vie quotidienne contemporaine qui rencontrèrent un succès immédiat auprès du public et des critiques. C'est précisément cette année-là, à Vienne, qu'il peignit « notre » tableau. À cette époque, Milan faisant encore partie de la monarchie austro-hongroise, il était courant que les artistes utilisent des prénoms allemands. Giuseppe, en italien, correspond à Joseph en allemand. Il est également remarquable que Molteni ait travaillé pour la Cour impériale de Vienne, ce qui explique pourquoi il a signé ce tableau J. (Joseph) Molteni. On trouve également des références à son prénom, Joseph, dans deux anciens magazines allemands : « Morgenblatt für gebildete Leser » (Stuttgart, 1831, page 200) et « Kunstblatt » de J. Schor (Stuttgart, 1828, page 403). À propos des expositions d'art à Milan (1830) et à Bruxelles (1827). Voici la traduction des citations des deux revues : de la première : « … Portraits… Hayez… Je pense immédiatement au prolifique Molteni. Vingt et un portraits de JOSEPH MOLTENI dans une seule exposition ! » C'est honorable pour le peintre et pour les amoureux...". Et dans le second : "...Le public a honoré les portraits peints par Hern JOSEPH MOLTENI et moi aussi j'ai été ligoté plusieurs fois devant eux...". La participation régulière de Molteni aux expositions de Brera se ralentit dans les années 1850 et cessa lorsqu'il fut nommé conservateur de la galerie de l'Académie en 1854.
Littérature : Lexiques d'artistes de Thieme/Becker, Benezit, Comanducci ; « Giuseppe Molteni : 1800-1867, e il ritratto nella Milano Romantica : pittura, collezionismo, restauro, tutela » (édition italienne), 2000 ; Elena Lissoni, Giuseppe Molteni, catalogue en ligne Artgate de la Fondazione Cariplo, 2010 ; " La Pittura lombarda nel secolo XIX., Tipografia Capriolo e Massimino, 1900, page 41 ; « German Magazine Morgenblatt für gebildete Leser », Stuttgart, 1831, page 200 ; « German magazine "Kunstblatt" » de J. Schor, Stuttgart, 1828, page 403.
Provenance : Collection privée espagnole.
Inscription : Titré et signé en latin : « Ex Tabula. J. Molteni ». Au dos du tableau, diverses inscriptions, difficiles à déchiffrer, dont une datée de 1837.
Technique : Huile sur panneau de bois, cadre d'époque doré.
Dimensions : Sans cadre : 31 × 36 cm ; avec cadre : 48 × 51 cm.
État : Très bon.



































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