Trois tondi en argent massif et vermeil représentant deux masques tragiques et une bouche de fontaine.
Argent, argent et vermeil pour le tondo central, jaspe rouge, bois doré.
Italie.
XIXe siècle.
22 x 22 cm et 22 x 29 cm (tondo central).
Le tondo central, en argent et vermeil sur fond de jaspe rouge, représente une bouche de fontaine du Palazzo Pitti à Florence, attribuée par tradition à Pietro Tacca, bien que cette dernière ne soit pas mentionnée par Piero Torriti dans sa monographie consacrée à l’artiste. Les deux autres tondi sont, quant à eux, tirés d’antéfixes pompéiennes en marbre conservées au Musée archéologique de Naples, et qui empruntent la forme d’un héros et d’une héroïne tragiques, ou plutôt de leur persona, c’est-à-dire du masque porté par les acteurs du théâtre romain pour les pièces tragiques. De tels ornements ont souvent été employés comme éléments d’architecture, à l’époque républicaine comme à l’époque impériale, sous forme d’applique, d’antéfixe ou encore de bouche de fontaine, ce qui explique sans doute le lien de ces masques tragiques avec le tondo central.
Ces trois reliefs étant apparemment sans poinçon, il est difficile, sinon impossible, d’en restituer la remarquable sculpture à quelque orfèvre, à propos de qui la virtuosité seule est certaine. Cet artiste, en outre, a pris la liberté d’interpréter le motif des masques tragiques, ici dramatisés, pour ainsi dire, voire en quelque sorte baroquisés, quoiqu’il en soit affranchis de leur hiératisme antique.
Il est d’ailleurs remarquable que l’orfèvre n’ait pas choisi pour modèle les célèbres masques colossaux du Musée Pio-Clementino au Vatican, provenant de la scaenae frons de l’odéon d’Hadrien à Tivoli, et qu’il leur ait préféré ces deux antéfixes pompéiennes, dont la célébrité est sans commune mesure avec les reliefs hadrianiques. Aussi, ce choix reflète une certaine éducation classique, et peut-être une forme d’élitisme, fort éloignée de la majeure partie des œuvres romaines produites dans l’industrie du Grand Tour. Le choix d’une fontaine florentine pour le tondo central, et l’absence totale de motif proprement romain, permet d’écarter l’hypothèse d’un orfèvre actif en cette ville, et peut-être d’envisager celle d’un orfèvre actif à Florence au XIXe siècle.
































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