Huile sur panneau , épais empâtements
Signée « Pierre Ambrogiani » en bas à gauche
Œuvre encadrée
Puissante composition fauve au chromatisme incandescent, cette œuvre propose une vision exaltée de la Provence, dans l’une des palettes les plus emblématiques d’Ambrogiani. Une succession de collines ondulantes, littéralement sculptées par l’épaisseur de la matière, se déploie en couches successives d’oranges ardents, de rouges incandescents et de jaunes lumineux. Le ciel, travaillé dans des variations de bleus ultramarins, violets nocturnes et ocres profonds, crée un contrepoint dramatique d’une grande intensité.
Au centre, deux maisons blanches — motif récurrent de l’artiste — ancrent la composition et servent de pivot visuel entre la monumentalité des collines et les masses sombres des arbres du premier plan. Ceux-ci, peints en larges coups de brosse nerveux, apportent une verticalité énergique typique de la période de maturité de l’artiste.
La matière picturale, généreuse et presque tactile, est déposée en empâtements épais, travaillés en crêtes, en sillons et en reliefs vibrants. Cette écriture picturale très libre, presque expressionniste, est l’une des signatures stylistiques les plus distinctives de Pierre Ambrogiani, véritable sculpteur de la couleur.
Œuvre de forte présence, parfaitement représentative de l’esthétique provençale exaltée qui fit la renommée de l’artiste. Une pièce de collection particulièrement valorisante.
Pierre Ambrogiani s’appuie sur plusieurs éléments concordants :
a) Palette chromatique typique
Oranges saturés, rouges incandescents, jaunes éclatants :
caractéristiques de ses paysages du Haut-Var et de la région d’Aubagne.
Bleus profonds contrastés par des zones sombres en premier plan.
Palette globalement anti-naturaliste, purement émotionnelle : signature d’Ambrogiani.
b) Empâtements très généreux
La pâte est épaisse, déposée en charges lourdes.
Travail par strates nerveuses, chaque coup de brosse formant un relief autonome.
C’est l’une des marques les plus spécifiques d’Ambrogiani, qui cherchait à « construire » la lumière par la matière.
c) Structure de composition
Collines courbes en mouvement ascendant.
Maisons blanches centrales, motif très fréquemment employé.
Premier plan sombre pour ancrer la composition.
Structure souvent retrouvée dans ses paysages des années 1950–70.
d) Signature
Signature en bas à gauche, cohérente nettement avec plusieurs variantes authentifiées .
Pierre Ambrogiani, né à Ajaccio et installé à Marseille dès 1910, s’impose comme l’un des grands représentants du fauvisme provençal. Autodidacte acharné, il développe très tôt une approche instinctive de la couleur, influencée par les paysages lumineux du Midi. Après ses premières expositions dans les années 1930, il s’impose dans le panorama artistique français d’après-guerre.
Salué par André Lhote et les critiques méridionaux, Ambrogiani concentre son œuvre sur la Provence : marchés animés, scènes populaires marseillaises et surtout paysages flamboyants. Sa peinture se caractérise par :
l’emploi de couleurs vives et non naturalistes,
des empâtements monumentaux,
un geste large et libre,
une simplification volontaire des formes.
Présent dans de nombreuses collections publiques (Musées de Marseille, Musée Cantini, Musée Granet d’Aix-en-Provence, Musée de Toulon, etc.), Ambrogiani reste aujourd’hui un artiste activement recherché, particulièrement pour ses paysages fauves de grande intensité chromatique.
Cette œuvre peut être rapprochée de plusieurs tableaux conservés dans les musées du Sud de la France :
Musée Cantini (Marseille)
Les paysages exposés, notamment ceux de la série des collines provençales, présentent les mêmes :
volumes arrondis,
empâtements sculptés,
opposition de gammes chaudes et froides,
maisons blanches comme ponctuations lumineuses.
Musée des Beaux-Arts de Marseille – Palais Longchamp
La série des “Paysages du Midi” montre une analogie saisissante avec votre œuvre :
couleurs exaltées,
construction ascendante,
ciel dramatisé.
Musée Granet (Aix-en-Provence)
Plusieurs paysages d’Ambrogiani présentent exactement :
les mêmes dynamiques de collines en spirales,
des masses d’arbres sombres traitées par hachures épaisses,
des maisons centrales vernaculaires.
Pièce très représentative de l’identité fauve et sculpturale d’Ambrogiani, réunissant :
sa palette explosive
ses reliefs épais
sa thématique provençale emblématique
une signature cohérente
un cadre valorisant
un parallèle net avec ses œuvres muséales
57 x 37 cms hors cadre .





























Le Magazine de PROANTIC
TRÉSORS Magazine
Rivista Artiquariato