Tambour BAGA " A-ndèf", Guinée, 1ère moitié du XXème siècle.

Superbe et rare tam-tam, tambour à cariatide, typique de l'ethnie Guinéenne Baga. Tambour monoxyle polychrome, dit "A-ndèf", de la société féminine "A-tekan".
Une femme agenouillée supporte le tambour sur sa tête et présente devant elle son enfant, un petit garçon très curieusement vêtu d'une complète tenue coloniale, chaussures comprises! ( la colonisation française en Guinée débuta en 1895 pour s'achever en 1958).
A contrario de la plupart des ethnies africaines, les femmes Baga occupaient une place prépondérante dans leur société. Rassemblées en groupes solidaires nommés "A-tekan", celles qui avaient enfanté étaient puissantes, et elles seules pouvaient utiliser et jouer de ces tambours, lors de cérémonies rituelles, religieuses ou sociales...

L'architecture du tambour se réfère à l'habitude qu'avaient les femmes de porter sur la tête de lourds paniers ou poteries emplies de sel ou de riz.
La femme agenouillée est parée de bijoux, collier, chaînettes croisées sur la poitrine et ornées de clochettes, ceinture, bracelets de bras. Son cou est long, son port, altier. Sa coiffure très élaborée est magnifiquement représentée; elle porte des scarifications sur le visage. Sa poitrine est ferme et pointue, c'est sans doute une jeune mère, qui enserre précieusement son enfant... Il est à noter également que ses genoux ne touchent pas le socle!...
La peau du tambour, d'origine animale, est fixée par des lanières de cette même peau et des liens végétaux, par des noeuds élaborés et esthétiques, autour de grosses chevilles de bois ( l'une est manquante, mais la peau est restée bien tendue et le tambour résonne parfaitement). Cette peau est en excellent état...

Ce tambour fut autrefois brisé et recollé en plusieurs endroits, socle, bras, et une partie de l'avant-bras droit est manquante.
L'islamisation forcenée de la Guinée débutée en 1956 fut désastreuse et destructrice pour les populations et pour tous les objets rituels de la culture Baga; certains ont pu échapper à la destruction et furent rapportés principalement en France avant l'indépendance guinéenne en 1958.
Des égratignures sont également à signaler sur les 2 nez, et sur les pieds de l'enfant. Un regard attentif décèle aussi de tout petits trous sur le haut du buste de la femme, qui ne semblent pas être l'oeuvre de xylophages... peut-être y a t'on fixé autrefois des grigris ou des amulettes?...
La polychromie aux teintes terreuses et naturelles est globalement en bon état.
Davantage de photos sur demande mail

Le gabarit de l'objet oblige à un envoi par transporteur, en sus.
Hauteur = 115 cm ; largeur aux bras = 30 cm ; profondeur totale = 33 cm.
Poids = 16,200 kg