Ywan CERF (1883-1963).
nature morte antique.
Huile sur toile
Haut.: 93 cm - Larg.: 61 cm
signée et datée 1951 en bas à gauche.
dans un cadre annees 50
112 x 80 cm
Le Peintre:
Ywan Cerf (1883–1963)
Formé à l’Académie royale des Beaux-Arts de Liège auprès d’Adrien de Witte et d’Évariste Carpentier, puis à l’Académie Julian à Paris avec Jules Lefebvre et Tony Robert-Fleury, Ywan Cerf développe une œuvre exigeante et d’une grande rigueur formelle. Installé définitivement à Paris après 1914, il participe régulièrement aux Salons majeurs — Société Nationale des Beaux-Arts, Salon d’Automne — tout en restant actif sur la scène artistique belge, où il reçoit plusieurs distinctions.
Qu’il s’agisse de nature morte, de paysage ou de figure, sa peinture se caractérise par une composition épurée, une palette sobre et une lumière structurante. Chaque élément est pesé, posé avec justesse, dans une quête d’équilibre et de silence intérieur. Marquée par un classicisme revisité, son œuvre conjugue retenue, modernité discrète et profondeur contemplative.
Présent dans les collections du Centre Pompidou, du musée de La Boverie (Liège) et du musée des Beaux-Arts de Verviers, Ywan Cerf demeure une figure singulière, à l’écart du spectaculaire, dont l’œuvre continue de susciter l’attention par sa force tranquille et intemporelle.
Notre tableau:
Cette œuvre de Ywan Cerf illustre avec force sa maîtrise de la composition rigoureuse et de la sobriété chromatique. Fidèle à son approche silencieuse et méditative, Cerf construit ici une nature morte où chaque élément semble choisi pour sa charge formelle, symbolique ou culturelle.
La scène s’organise autour d’une sculpture d’après l’Antique gréco-romain, figure masculine dressée dans une pose frontale, à la fois imposante et atemporelle. Aux pieds de cette statue, un autre regard surgit : une copie peinte du visage de la Sibylle de Delphes détail extrait des fresques de Michel-Ange ornant la voûte de la chapelle Sixtine. Ce visage, empreint d’une profonde intériorité, semble répondre en silence à la neutralité hiératique de la sculpture.
Sur le plan de la table, un coquillage ( vide) , une boîte ouverte vide et un verre de vin rouge viennent troubler subtilement l’harmonie minérale du reste de la scène. Ces objets naturels, usuels ou abstraits introduisent une tension feutrée entre le monde sensible et le monde construit, entre le culturel et le naturel , entre le plein et le vide, l’éphémère et l’intemporel.
Tout est pensé avec mesure : la palette restreinte, dominée par des tons de pierre, de plâtre et de terre, évite toute distraction chromatique. La lumière douce à la Morandi, presque sculptée, révèle les volumes sans les dramatiser. Le traitement pictural est à la fois précis et délicat, au service d’une image qui se refuse au spectaculaire pour mieux inviter à la contemplation silencieuse.
Dans cette œuvre, comme dans le reste de sa production, Ywan Cerf affirme une modernité discrète, nourrie par la tradition académique mais réinvestie d’une sensibilité personnelle. L’ensemble se lit comme une méditation sur la beauté classique, le passage du temps et la présence de l’art dans la vie intérieure.


































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