1. Ouverture du cercueil de Napoléon Ier à Sainte-Hélène, 15 octobre 1840
Cette lithographie montre l’ouverture du cercueil dans le cimetière de la vallée du Géranium, en présence des autorités françaises et britanniques. Le moment est représenté avec une intensité dramatique : les témoins découvrent le corps de Napoléon, encore étonnamment bien conservé après près de vingt ans. Cette scène, largement relayée par les récits contemporains, renforça le caractère quasi légendaire de l’Empereur et contribua à l’aura romantique de son retour en France.
2- Départ du corps de Napoléon de Sainte-Hélène, 18 octobre 1840
Cette planche illustre l’instant du départ de l’île de Sainte-Hélène, où Napoléon est mort en 1821. Le cercueil, recouvert du drapeau tricolore, est transporté vers la frégate" La Belle Poule", envoyée par la France pour rapatrier les restes impériaux. La scène, empreinte d’émotion, associe le paysage insulaire à la solennité du cortège funèbre, rappelant le long exil de l’Empereur et la portée symbolique de son retour vers la patrie.
3-Napoléon dans la chapelle ardente des Invalides
Cette lithographie représente le moment solennel où le cercueil de l’Empereur, porté à bras par les grenadiers, est introduit dans la chapelle ardente dressée sous le dôme des Invalides. À l’arrière-plan, le roi Louis-Philippe, entouré de dignitaires, semble donner ses instructions pour l’organisation de la cérémonie. La composition met en valeur le contraste entre la pompe militaire et la gravité religieuse, soulignant la volonté de la Monarchie de Juillet de s’approprier l’héritage napoléonien.
Les trois lithographies portent, en bas de la composition, une légende bilingue en français et en espagnol, témoignant de la diffusion internationale de cet événement historique. Ces lithographies, éditées à Paris par Jean-Baptiste Lordereau à l’occasion du Retour des Cendres de Napoléon Ier en 1840, témoignent de la ferveur populaire et de l’immense retentissement de cet événement historique.
Diffusées largement dès la fin de l’année 1840, elles furent proposées tant sous forme de planches isolées que de séries . Leur succès illustre le rôle central de l’imagerie lithographique dans la construction de la mémoire napoléonienne au XIXᵉ siècle.
Lordereau, marchand d’estampes et lithographe parisien, sut saisir l’occasion pour affirmer sa place sur le marché de l’édition populaire. Ses œuvres se distinguent par la clarté de la narration visuelle et par la présence de légendes bilingues, en français et en espagnol, qui favorisaient une diffusion internationale, notamment dans les pays latins sensibles au mythe impérial.
Les lithographies sont sous verre (le verre est d'époque) encadrées dans de belles moulures en noyer ancien, le papier montre quelques outrages du temps mais, tout bien considéré, les estampes peuvent être regardées comme étant en bon état.