Ce tableau, attribué à l'école émilienne du XVIIIe siècle, représente une scène biblique caractérisée par une structure narrative dramatique et un usage habile du clair-obscur. La composition se déroule dans un décor sombre et indéfini, attirant l'attention sur les personnages du premier plan, éclairés par une lumière rasante et théâtrale qui met en valeur leurs volumes et leurs expressions.
Au centre de la scène se trouve une figure féminine, vraisemblablement la protagoniste, vêtue d'une tunique rose, le corps tordu,
chargé d'une tension émotionnelle. Elle est soutenue par deux personnages masculins à ses côtés, aux traits communs et aux vêtements simples, qui semblent la guider ou la sauver d'un destin. L'expression de la femme suggère un moment de profonde affliction, de supplication ou d'abandon. À gauche, dans une position dominante et dédaigneuse, se tient une figure masculine autoritaire, probablement un dignitaire ou un juge, immédiatement reconnaissable à sa robe ample et drapée d'un bleu intense et à son turban oriental sur la tête, éléments qui soulignent sa puissance et son exotisme, identifiant peut-être une figure non chrétienne ou une autorité juive, telle qu'un grand prêtre. Il est dans une pose oratoire, le bras droit tendu dans un geste péremptoire ou accusateur. Sa silhouette est isolée et monumentale. À droite, contrastant fortement avec l'autorité de gauche, se tient une autre figure féminine âgée, enveloppée d'un voile blanc et d'une cape bleu foncé, la tête penchée en signe de douleur ou de résignation, sa posture exprimant une souffrance passive et profonde. À ses côtés, un personnage masculin torse nu, à la silhouette robuste et de dos tourné, peut-être un geôlier ou un exécuteur testamentaire, un drap vert noué autour des hanches, accentue le caractère coercitif ou punitif de l'épisode. L'utilisation magistrale des couleurs, avec les contrastes entre les tons terreux des serviteurs et les bleus et roses vibrants des personnages principaux, ainsi que la plasticité des personnages et l'intensité de leurs expressions, sont autant d'éléments qui rappellent le langage expressif et la qualité picturale de l'école émilienne du XVIIIe siècle, réputée pour sa capacité à allier la rigueur formelle classique à un sens aigu du pathos et du réalisme dramatique.
État : Le tableau est en bon état.
Pourultérieures informations n'esitez pas nous contacter.