VUE D' ALGER VERS 1833-1845 / ÉCOLE ORIENTALISTE / GRANDE MOSQUÉE DJAMAA / huile sur toile

Importante peinture orientaliste – Vue d’Alger, vers 1833-1845

51 x 95 hors cadre
67 x 111 avec cadre
signature non lisible en bas à droite (Sébastien Charles Giraud ??????)
(toile et châssis d'origine)

Cette rare et précieuse toile représente une vue d’Alger dans la première moitié du XIXe siècle, dans les toutes premières décennies qui ont suivi la conquête française (1830).
On y distingue clairement la Djamaâ El Djedid (الجامع الجديد, « nouvelle mosquée » en arabe), édifiée en 1660 dans le style mauresque et surnommée Mosquée de la Pêcherie en raison de sa proximité avec la mer. Monument emblématique de la basse Casbah, elle apparaît ici avec sa coupole et son minaret, aux côtés du port d’Alger avec ses quais et son phare en arrière-plan.
La scène est animée de figures vêtues de djellabas, burnous et voiles traditionnels, restituant avec justesse l’atmosphère d’une ville encore profondément marquée par sa culture locale, tout en laissant apparaître les premiers signes de l’urbanisme européen qui s’impose à partir de ces années-là.


L’analyse historique et topographique permet de situer la réalisation de cette œuvre entre 1833 et 1845 :
avant 1833, la place d’Armes n’avait pas encore été construite par Guiauchain ;
en octobre 1845, la statue équestre du duc d’Orléans fut inaugurée place du Gouvernement, à côté de la mosquée de la Pêcherie. Or, cette statue n’apparaît pas dans la composition, ce qui démontre que la peinture est nécessairement antérieure à 1845.

Tout l’intérêt de cette œuvre réside dans son caractère pionnier : il s’agit d’un témoignage des débuts de la peinture orientaliste française, à une époque où les artistes, nouvellement arrivés en Algérie, découvraient un univers qui allait nourrir un imaginaire artistique pendant tout le XIXe siècle.
Contrairement aux toiles plus tardives (fin XIXe – début XXe siècle), on retrouve ici la fraîcheur du regard d’un peintre témoin des premières années de la présence française, et non d’un artiste influencé par la tradition orientaliste déjà établie.
Le style, réaliste et encore académique, confirme cette datation autour de 1833–1845.
Ce positionnement rend l’œuvre d’autant plus intéressante : elle appartient aux premiers jalons de l’orientalisme pictural, avant Fromentin, et témoigne du passage de l’observation directe vers la constitution d’un genre artistique à part entière.
Une peinture de grand intérêt historique et artistique, témoin rare de l’Algérie du milieu du XIXe siècle, aux origines de l’école orientaliste française.


⚠️ À noter : ce tableau et le cadre ne sont pas dans un état optimal. Plusieurs pièces de toile ont été ajoutées au revers sans réelle justification et l’ensemble nécessite une restauration professionnelle. Un bon restaurateur saura lui redonner toute sa force et sa lisibilité, permettant de révéler pleinement la qualité de l’œuvre. Une fois restaurée, cette peinture retrouvera un éclat remarquable et sa valeur marchande sera très supérieure au prix d’acquisition actuel. C’est précisément pour cette raison que nous proposons aujourd’hui ce tableau à un prix particulièrement attractif.