1835 Caen - 1892 Paris
BOIS À MOUDON, 1891
Huile sur toile
27 x 41 cm (R. 34 x 48 cm)
Signé, daté et localisé « Bois à Moudon » en bas à droite.
Verso : toile estampillée d'un fabricant parisien.
Provenance :
Collection Dr Jean Michaux.
Expertise :
René Millet, Paris.
Réalisée un an avant la mort de l'artiste, cette œuvre est un exemple caractéristique du style de Stanislas Lepine. Modeste par son format et sobre dans sa composition, elle incarne tout ce qui caractérise son œuvre : une sensibilité aiguë à la lumière, une palette de couleurs feutrées et une relation presque intime avec le paysage.
Elle représente une forêt claire avec un petit ruisseau et la silhouette d'une ville en arrière-plan - une scène sans spectaculaire, mais imprégnée d'une tranquillité poétique. Entre 1860 et 1875, Lepine fréquente l'atelier de Corot à Paris, subit l'influence de Jongkind et fait ses débuts au Salon dès 1859.
Stanislas Lépine est né en Normandie, où il est souvent revenu peindre plus tard dans sa vie. D'abord artiste autodidacte, il rencontre Camille Corot vers 1860 et devient son élève. Le collectionneur Hazard le soutient pendant ces années, mais Lépine est peu remarqué par le public, bien qu'il expose ses tableaux de petit format, exécutés à coups de pinceau rapides, au Salon chaque année de 1859 à 1889. D'autre part, il est tenu en haute estime par ses collègues artistes et reçoit (principalement avec Adolphe-Félix Cals) parfois le soutien financier du comte Armand Doria, avec qui il vit et travaille au château d'Orrouy. Il a notamment attiré l'attention du peintre Henri Rouart et du marchand d'art Paul Durand-Ruel. Bien qu'il ne soit pas attaché à un style particulier, il participe néanmoins à la première exposition impressionniste à Nadar en 1874. Il meurt complètement appauvri à Paris en 1892, quelques mois après avoir pu réaliser sa seule commande publique pour la Salle des Sciences de l'Hôtel de Ville de la capitale française. Ses amis ont dû organiser une collecte pour pouvoir payer les frais d'obsèques. En décembre 1892, une rétrospective de ses œuvres a été organisée à la galerie Durand-Ruel.
Les modèles artistiques de Lépine sont Camille Corot et Johan Barthold Jongkind. Son travail se situe entre le pré-impressionnisme et l'impressionnisme et consiste principalement en des peintures de paysages exécutées avec un grand amour de la nature, un sens de la lumière et une étroite palette de couleurs. La Seine et les représentations des eaux, des berges, etc. sont au centre de ses motifs. Les photos de Lépine sont toujours calmes et peu spectaculaires et se caractérisent par leur goût et leur qualité.
Aujourd'hui, ses peintures rapportent jusqu'à 250 000 €.
N° d'inv. 1.386
2 900 €