Adoration des bergers
Huile sur toile, cm 49 x 35
Avec cadre, cm 53 x 39
L’adoration des Mages décrite ici suit canoniquement l’iconographie de l’épisode, en insérant les personnages et le cadre typique de cet événement sacré. En ce qui concerne le cadrage stylistique de la toile, il peut être ramené à l’école génoise du XVIIe siècle qui fut capable de concrétiser de manière excellente les mouvements d’âme et l’intimisme de la religion. Partisans d’un académisme innovant, exempt de tout classicisme mais prêt, malgré les préceptes de la Contre-Réforme, à intérioriser par des couleurs le mysticisme le plus caché, les génois ont fait école grâce à l’ouverture historique du port de la ville vers le marché international. Le nouveau tournant pro-espagnol , survenu au siècle précédent, a permis à Gênes de se placer parmi les principaux pôles artistiques européens : les expériences flamandes, dont celles de Rubens et Van Dick, les instances apportées par les peintres étrangers comme Domenico Beccafumi et Pietro Sorri de Sienne et les Procaccini de Milan, et l’avènement de la peinture caravagesque ont permis un renouveau stylistique qui a conduit à la naissance de peintres tels que Bernardo Strozzi, Valerio Castello, Gioacchino Assereto, Les frères Piola et le Grechetto. Les mélanges de plusieurs écoles de style, regroupées dans la ville, ont fait développer un style multiforme, variable en fonction des expériences et de la sensibilité de chaque artiste de l’école. On peut observer que plusieurs facteurs artistiques cohabitent déjà dans cette œuvre : un luminisme contrastant, une rédaction rapide et dense des couleurs, un dynamisme fluide des formes et une certaine somptuosité matérielle. Le surpeuplement de la scène ne compromet pas sa lecture mais au contraire enrichit l’environnement des personnages caractérisés par des touches rapides qui n’affectent pas son expressivité.