Grande Tazza en porphyre de Suède.
Porphyre de Blyberg.
Suède.
ca. 1820-1825.
38 x 43 x 43 cm.
Cette grande tazza en porphyre, remarquable par son piédouche particulièrement imposant et son large bassin, appartient aux productions de la taillerie de porphyre d’Älvdalen où, à la fin des années 1780 et sous la direction d’Eric Hagström, commencent d’être exploitées les gisements en « porphyre de Suède » découverts par le pasteur de la paroisse locale, Eric Näsman, en 1731.
Cette tazza n’appartient sans doute pas à la première phase de production de la taillerie de porphyre d’Älvdalen, aux dimensions généralement plus petites et aux profils plus sobres et simples. Aucun des modèles présentés dans le premier catalogue connu de la taillerie, distribué en France en 1805, ne présente une forme similaire. La présente tazza semble bien plutôt appartenir à une seconde phase de production, entamée dans la seconde décennie du XIXe siècle sous le règne de Bernadotte. Le règne de Bernadotte, couronné en 1818, est en effet décisif pour la destinée de la taillerie d’Älvdalen : c’est en 1818 que la taillerie entre dans les biens de la Couronne, et c’est alors que se multiplient les cadeaux officiels et monumentaux, conçus en porphyre de Suède à la destination des grands et souverains d’Europe. Aussi, cette à cette même période que se répandent vases, urnes, fonts en porphyre de Suède monumentaux, comme l’amphore en Blyberg monumentale du château de Stockholm ou encore les fonts baptismaux, taillé dans la même pierre, offerts par Bernadotte à l’église catholique de Stockholm ; surtout : le vase monumental du Palais de Rosendal dont le piedouche, comme les fonts précédemment mentionnés et comme la présente tazza, n’occupe pas moins de la moitié de sa hauteur totale.
Une « urne » en granitelle de Garberg, gisement voisin des veines de Blyberg ; urne bien plus petite, mais d’une forme comparable à cette tazza, où la hauteur du piédouche est à peu près égale à celle de la vasque, est ainsi datée ca. 1820 dans le catalogue de l’exposition Porphyre. Pierre royale, tenue au Centre culturel suédois de Paris en 1990. Cette urne en granitelle, les dates de la longue confection du vase de Rosendal et des fonts baptismaux en Blyberg de Stockholm, tous datant du règne de Bernadotte, permettent de dater la présente tazza dans les premières années du premier quart du XIXe siècle, entre 1820 et 1825.
Sources
Hans Sundblom et Ingemar Tunander, Porphyre. La Pierre royale, Trelleborg, 1990 ; Håkan Groth, Neoclassicism in the North. Swedish Furniture and Interiors, 1770-1850, New York, 1990 ; Philippes Malgouyres et Clément Blanc-Riehl, Porphyre. La Pierre pourpre des Ptolémées aux Bonaparte, Paris, 2003.