Bouquet Post-Cubiste par Rafel TONA (1903-1987)

Tableau peinture huile sur toile vers 1950 signé TONA (Rafel Tona, Barcelone 1903 - Paris 1987) Composition Post-Cubiste figurant un vase de forme libre au bouquet s'inscrivant sur un fond bleu nuancé. Bel encadrement d'origine en bois doré a la feuille d'or. Très bon état général, dimensions: 72 cm x 55 cm

Rafel Tona est né le 24 juin 1903 à Barcelone dans le quartier bourgeois de Sant Gervasi, fils d'un avocat et homme politique fédéraliste catalan. En 1917 il entre à l’École des Beaux-Arts de Barcelone où il apprend le dessin, la peinture ainsi que la sculpture. Il finira son cursus en 1924 avec la médaille d’or. En 1919 il participe à sa première exposition au sein du groupe Els Evolusionistes. Durant ses études, il travaille à l’atelier du sculpteur Josep Llimona et dessine dans les journaux satiriques barcelonais Papitu et D’aci d’allà. Il est aussi apprenti dans le studio du photographe Rafel Areñas Tona. En 1921, il fonde avec d’autres jeunes artistes barcelonais l’Agrupacio Noucentista, qui expose annuellement à la galerie Dalmau. Son mentor, le sculpteur Pau Gargallo, l’encourage à aller compléter sa formation à Paris. En 1924, il part en France, d’abord à Toulouse, puis à Paris où il suit les cours de peinture de l’Académie Charpentier et de l’Académie Scandinave. Il gagne sa vie en faisant des affiches publicitaires entre autres pour les Grands Magasins du Louvre. Attirés par la lumière de l’Afrique, Rafel Tona et son ami le peintre catalan Alfred Figueras s’arrêtent à Alger d’où ils voyagent dans tout le Maghreb. En 1927, ils fondent à Alger l’académie Arts qui enseigne la peinture, la sculpture et le dessin. Elle devient rapidement un centre important de rencontres et de formation d’artistes algérois.De retour à Paris, tout en continuant de peindre, Rafel Tona partage son activité entre la création de dessins de tissus et les décors de cinéma aux studios de Joinville-le-Pont où il participe à la réalisation des décors de Marius de Pagnol et Korda (1931) et de l’Opéra de quat’sous de Pabst (version française 1931). La Seconde République Espagnole est proclamée en 1931. À la mort de sa mère en 1932, il revient à Barcelone où il ouvre une agence publicitaire. En 1936, au début de la Guerre Civile Espagnole, il rejoint le SDP (Syndicat des Dessinateurs Professionnels) allié à l’UGT (Union Générale du Travail, syndicat de tendance marxiste). Il participe activement à la propagande du PSUC (Parti Socialiste Unifié Catalan - Parti Communiste Catalan) en créant des affiches. Des dissensions entre anarchistes et communistes mettent un terme aux activités du SDP fin 1936. Durant cette période, il publie aussi des dessins satiriques dans l’hebdomadaire L’Esquella de Torratxa, organe d’expression du SDP.  À la chute de Barcelone en février 1939, il se réfugie en France où il séjourne jusqu’à l’invasion des troupes nazies. Il regagne l’Algérie en juin 1940. Rafel Tona se met entièrement au service de la Résistance et contribue à l’organisation du débarquement des Alliés en novembre 1942. Encouragé par Gaston Palewsky (Directeur de Cabinet du général de Gaulle), il crée fin 1943 avec le peintre Louis Bernasconi, les Salons de la Résistance en Afrique du Nord destinés à récolter des fonds pour le mouvement. En 1944, il illustre des articles et nouvelles publiés dans le journal Combat (édition d’Alger). À la demande de René Capitant (Commissaire à l’Éducation Nationale), il monte avec Louis Bernasconi l’exposition itinérante Kollaboration (1944). Il contribue aux campagnes de propagande graphique des Alliés (affiches et tracts). À cette époque, il noue de solides amitiés avec Jean Amrouche, Jean Brune, Albert Camus, Max-Pol Fouchet, et René-Jean Clot. Durant toute cette période il continue de peindre et d’exposer ses œuvres en Afrique du Nord. Rafel Tona expose à Paris en 1946 à la galerie Champion-Cordier sous le patronage d’Albert Marquet qui l’héberge dans son atelier de la Frette-sur-Seine. De retour à Alger, il monte de nombreuses expositions personnelles et participe aux salons en Algérie. Il continue son activité d’illustrateur pour Le Journal d’Alger et des magazines algériens. En 1956, il revient en Espagne pour la première fois après 17 ans d’exil politique. Il voyage au Portugal, en France et en Hollande, nouvelles sources d’inspiration. Il reçoit à Alger le Prix de la Critique en 1950 et le Prix du Salon de la France d’Outre-Mer en 1952. Ses toiles rejoignent les collections du Musée des Beaux-Arts d’Alger. En 1960, Rafel Tona quitte l’Algérie et s’installe définitivement à Paris où il vit de sa peinture et de sa sculpture. Il organise de nombreuses expositions aussi bien en France qu’à l’étranger (voir liste). Il prolonge sa quête de découvertes et de lumière en Espagne, en Italie, en Grèce et surtout en Nouvelle Calédonie, qui sera à partir de 1970 une nouvelle terre d’inspiration. Des œuvres sont acquises par le musée des Beaux-Arts de Toulouse en 1965, et le Fond National d’Art Contemporain en 1982. Il meurt à Paris le 12 février 1987.