Aldine (peintre franco-égyptien, 1917 – 1992)
Sans titre Huile sur toile Dimensions : 100 × 69 cm (châssis)
Signée en bas à droite, datée 1972
Quelques manques sur les bords, probablement liés à un encadrement antérieur.
Dans cette composition de 1972, Aldine déploie un paysage énigmatique où l’abstraction se mêle à l’évocation architecturale et minérale. Sur un fond vibrant de bleus intenses, des formes sombres, proches de colonnes ou de ruines, semblent émerger d’un espace indéterminé, oscillant entre horizon marin et paysage cosmique.
Les lignes fluides et les éclats de matière qui parcourent la surface renforcent l’impression d’un monde en suspens, à la fois en construction et en décomposition. Fidèle à son langage pictural, Aldine conjugue gestualité et suggestion symbolique, invitant le spectateur à une lecture ouverte, entre mémoire, mystère et imaginaire.
Abdellatif ALDINE (1917 – 1992)
Peintre et sculpteur franco-égyptien
Né au Caire en 1917, Abdellatif Ala El Din, dit Aldine, est une figure singulière de la seconde École de Paris. D’abord formé aux sciences physiques et chimiques à la Sorbonne, il s’oriente vers une carrière scientifique avant qu’une rencontre décisive, au milieu des années 1940, avec le critique d’art Michel Ragon, ne l’encourage à se consacrer pleinement à la peinture et aux arts plastiques.
Installé en France à partir de 1953, il occupe successivement les fonctions d’attaché culturel à l’Ambassade d’Égypte à Paris, puis de Directeur du Bureau de l’éducation et de Délégué permanent auprès de l’UNESCO. À la fin des années 1950, il choisit définitivement la voie artistique et installe son atelier à Montparnasse.
Peintre autant que sculpteur, Aldine s’impose rapidement avec des œuvres fortes, telles que L’Homme d’Hiroshima, présentée dans de nombreuses expositions en France et à l’étranger. Son parcours artistique oscille longtemps entre figuration et abstraction, avant d’évoluer vers une expression quasi exclusivement abstraite. Ses toiles, aux titres évocateurs – Le Crucifié, Les Templiers – traduisent une quête spirituelle et mystique. Son langage pictural se caractérise par de larges traits de brosse, des contours curvilignes et une recherche autour de grands cycles thématiques : les Nébuleuses, les Stèles, les Tourbillons.
Les œuvres d’Aldine sont aujourd’hui conservées dans d’importantes collections publiques et privées, parmi lesquelles le Centre Pompidou (Beaubourg), le Musée national d’art moderne (MNAM), le Musée des Beaux-Arts de Lille, ainsi que la collection de l’Aga Khan.