- Bronze plaqué argent
- France, vers 1720
- Hauteur (platine) : 17 cm, longueur du bras : 23 cm
- Bon état, deux vis d’une platine changée, un fleuron manquant, anciennement replaqué
- Provenance : collection particulière parisienne
- Paire d’appliques à un bras de lumière en bronze ciselé et plaqué d’argent. Attache au masque couronné de feuilles de vigne – Bacchus - sur une platine découpée bordée d’enroulements sur fond amati. Le bras de lumière fixé à la platine est en console feuillagée et amatie.
- En Occident, depuis l’Antiquité, il existe des hommes au visage caché au profit de leur double, le masque. Son rôle religieux dans la civilisation antique, au théâtre, se transpose par sa force expressive, parfois ludique, dans la décoration ornementale des bâtiments. Le masque, ornementation pleinement redécouverte à la Renaissance, semble au regard moderne une transposition de la tête de la Gorgone coupée et placée sur les armes d’Athéna pour y conserver son pouvoir sidérant. De leurs créations, les architectes, les sculpteurs ont réservé aux masques des emplacements privilégiés : les clefs d’arc, les consoles, les corbeaux, les chapiteaux, les écoulements des fontaines…Dans une transposition ornementale, les bronziers et les orfèvres, privilégient cet ornement à la base et aux attaches des anses des aiguières, sous le bec et en ornement sur la panse, sur les platines d’appliques ou les poignées comme André-Charles Boulle a su largement l’utiliser pour l’ornementation de ses meubles. Son aspect n’est pas toujours strictement humain, il prend souvent une forme hybride dans laquelle l’image de l’homme et ses mimiques, hyperboliquement accentuées, peuvent être mêlées à des attributs remarquables du monde animal ou végétal. Durant la seconde moitié du XVIIe siècle, des artistes comme Paul Androuet Du Cerceau, Jean Bérain ou encore Pierre Le Pautre composent des nouvelles représentations aux ornements mythologiques dérivées du modèle antique sans en être serviles. Le motif du masque fait l’objet d’une interprétation particulière dans le vocabulaire de l’ornement où il est peu à peu fait la distinction entre le masque, « visage séparé du corps », qui selon l’architecte Charles-Augustin d’Aviler représente « les divinitez, les saisons, les élémens, les âges, les tempéramens avec leurs attributs » (sic), et le mascaron désignant cette « tête chargée ou ridicule et faite à fantaisie, comme une grimace » [Daviler].
- Une paire identique en bronze dorée vendue à l’étude Fraysse le 6 juin 2024, n°460
- Réf : [Daviler] Charles-Augustin d’Aviler (1653-1701) :« Dictionnaire d'architecture, ou Explication de tous les termes donton se sert dans l'architecture, les mathématiques », 1693