Réplique miniature de la Colonne de Marc Aurèle, en bronze et giallo antico.
Bronze, marbre giallo antico et marbre noir.
Rome.
Fin du XVIIIe siècle, début du XIXe siècle.
h. 39,5 cm.
Cette réduction en marbre reproduit l’une des colonnes les plus célèbres de Rome, celle de Marc Aurèle, érigée, sans doute par Commode, entre 180 et 193 ap. J.-C. sur le Champ de Mars pour commémorer les victoires de l’empereur sur les Quades et les Marcomans. Comme la colonne trajane, dont elle s’inspire, elle est décorée d’un long bas-relief en spirale figurant plusieurs épisodes des campagnes contre les « Barbares ». On suppose qu’une statue en bronze de l’empereur à qui elle la colonne était dédiée se dressait au sommet du chapiteau, comme c’était le cas pour la colonne de Trajan.
Taillée dans du giallo antico, cette réduction reproduit avec une grande fidélité la forme et le programme décoratif du monument original. Le rythme narratif du bas-relief et la lisibilité de ses figures sont ici transposés par une incision fine et peu profonde, respectant la structure du récit tout en l’adaptant à l’échelle réduite. Le chapiteau est surmonté d’une statuette en bronze figurant non pas Marc Aurèle mais vraisemblablement Clio, muse de l’histoire et de la renommée.
Cet objet s’inscrit dans une grande famille de réductions architecturales produites à Rome à la fin du XVIIIᵉ et au début du XIXᵉ siècle, dans le contexte du Grand Tour. L’usage du giallo antico, marbre antique d’un grand prestige, extrait en Numidie et prisé depuis l’Antiquité, témoigne tant de la qualité de l’exécution de l’atelier dont provient cette réduction que des attentes de sa clientèle. Colonnes, obélisques, temples, fontaines ou arcs formaient, à la fin du XVIIIe siècle, le répertoire emblématique de l’ « industrie du souvenir » selon l’expression de Francis Haskell : le format de ces objets et leur signification historique les rendaient particulièrement adaptés à l’ornement des bibliothèques, studioli et cabinets des collectionneurs.