Gérard Portielje ( Anvers 1856 – 1929 Remich, Luxembourg ) Peintre belge - ' Couper le pain '

Gérard Portielje
Anvers 1856 – 1929 Remich, Luxembourg
Peintre belge

' Couper le pain'

Signature : signée en bas à gauche 'Gérard Portielje ', cachet de l’artiste au revers ' GP '
Technique : huile sur panneau
Dimensions : taille de l’image 27 x 21,5 cm, taille du cadre 32,5 x 37 cm

Biographie :
Gérard Portielje naît à Anvers le 6 février 1856. Peintre belge reconnu, il est célèbre pour ses scènes de genre minutieusement détaillées, empreintes d’humour et de touches anecdotiques vivantes.

Issu d’une famille d’artistes, il est le fils du peintre Jan Portielje (1828–1903) et d’Eulalie Lemaire, ainsi que le frère du peintre Edward Portielje. Il épouse Caroline-Henriëtte Andreikovits en 1882, avec laquelle il a un fils : Alfred-Johannes-Victor.

Gérard suit des études à l’école de commerce Saint-Ignace à Anvers jusqu’en 1870, puis entre à l’Académie royale des Beaux-Arts d’Anvers, où il est formé par Edmond Rumfels, Polydore Beaufaux, Joseph Van Lerius et Edward Dujardin. En 1888, il emménage dans une maison qu’il fait construire selon ses goûts, rue de l’Harmonie à Anvers, décorée dans un style néo-baroque flamand.

Il voyage dans les Vosges et en Alsace en 1887, puis en Angleterre en 1898, notamment à Lowestoft. Ces voyages, en dehors de quelques croquis, influencent peu son œuvre. À l’éclatement de la Première Guerre mondiale en 1914, Portielje fuit via Ostende vers l’Angleterre et s’installe à Worcester Park, dans le Surrey. Là, il peint des paysages et des vues de demeures de campagne à Cheam et Ewell. Curieusement, il ne participe pas aux expositions d’artistes belges en exil pendant cette période. En 1919, il retourne avec sa famille à Anvers et reprend son activité artistique.

De 1898 à 1925, il enseigne le dessin à l’école communale de la Lange Leemstraat, tout en continuant à peindre.

Gérard Portielje se spécialise dans les scènes de genre, souvent situées dans des intérieurs campagnards tels que des auberges, des petites écoles, des ateliers, des échoppes de cordonniers ou les salons de la petite noblesse rurale. Ses tableaux sont peuplés de villageois jouant aux cartes, de clients plaisantins dans les auberges, de chasseurs au repos, de cordonniers, de musiciens, d’instituteurs et d’élèves espiègles. Ces scènes, généralement situées au début ou au milieu du XIXe siècle, sont riches en détails et en récits, souvent animées par une petite anecdote — un objet brisé au sol, une servante taquine ou une discussion animée — qui dynamise la composition.

Ses œuvres étaient tarifées selon le nombre de personnages représentés, reflétant les goûts d’un marché de l’art conservateur en quête de tableaux narratifs bien réalisés, plutôt que de déclarations avant-gardistes. Portielje travaillait en étroite collaboration avec des marchands d’art pour la vente de ses œuvres, notamment Albert D’Huyvetter à New York, Koekkoek à Londres, Guillaume Campo et Baudouin à Anvers, ainsi que Prinz Bros. à Brooklyn. Un contrat daté du 12 mars 1884 avec D’Huyvetter stipule par exemple la livraison de dix tableaux, chacun comprenant au moins quatre personnages, au prix de 950 francs pièce.

Portielje collabora également avec des artistes tels qu’Hendrik Saverij, Willem Johan Jacob Boogaard, Eugène Remy Maes et Gezina Vester, souvent à la demande de marchands comme D’Huyvetter, pour réaliser des compositions à plusieurs mains.

Ses œuvres figurent dans les collections du Musée royal des Beaux-Arts d’Anvers et de la National Gallery of Victoria à Melbourne.

Gérard Portielje décède à Remich, au Luxembourg, le 18 mai 1929, et repose au cimetière Schoonselhof à Anvers.

Références :
I. Bruynooghe, Het oeuvre van Jan, Gerard en Edward Portielje, Roulers, 2001.
Berko, P. & V., Dictionnaire des peintres belges nés entre 1750 et 1875, Éditions Laconti, Bruxelles, 1981.