PARIS 1920 / MONTMARTRE / FERNAND LAVAL /MAISONS DE MIMI PINSON & GEORGES BIZET/huile sur toile

Fernand Laval (1886–1966) Maison de Mimi Pinson à Montmartre, 1920
Huile sur toile signée en bas à gauche, avec l’inscription "Montmartre" en bas à droite
Au revers : inscription manuscrite "Montmartre, rue Mont-Cenis, maison de Mimi Pinson – 1920"
Exposée à la Galerie André Roussard (Montmartre) en 1955

Un témoin vibrant du vieux Montmartre par un proche d’Utrillo.
Cette huile sur toile datée 1920 du peintre montmartrois Fernand Laval, ami proche de Maurice Utrillo, représente l’une des maisons emblématiques de la Butte : la Maison de Mimi Pinson, popularisée par Alfred de Musset.
Peinte sur le motif, cette scène enneigée restitue avec émotion un Montmartre aujourd’hui disparu, puisque cette bâtisse fut détruite ultérieurement.
L’œuvre, signée en bas à gauche et portant l’inscription "Montmartre" en bas à droite, est également annotée au revers : "Montmartre, rue Mont-Cenis, maison de Mimi Pinson – 1920", confirmant à la fois sa localisation précise, son sujet et sa date d’exécution.
Un détail rare : la maison de Georges Bizet
Derrière la façade de la maison de Mimi Pinson, on distingue une autre bâtisse historique, ancienne demeure du compositeur Georges Bizet, l’auteur de Carmen. Ce détail discret mais significatif donne à l’œuvre une profondeur culturelle inattendue, liant peinture, littérature et musique dans un même espace urbain figé par l’artiste.
Une vision post-impressionniste à la touche sensible
Laval appartient à cette génération d’artistes fidèles au Montmartre populaire. Sa touche empâtée et vibrante, ses tonalités sourdes et hivernales éclairées de rehauts lumineux traduisent une vision sensible et poétique du paysage urbain. Il s’inscrit dans la lignée post-impressionniste, tout en affirmant une personnalité plastique propre, marquée par l’intimité du vécu montmartrois.
L’œuvre fut exposée à la Galerie André Roussard (13 rue du Mont-Cenis, Montmartre) en 1955, au sein d’un espace devenu emblématique des peintres de la Butte. Cette provenance atteste de l’inscription de Laval dans le cercle des artistes reconnus du quartier.

49 x 65 hors cadre
69 x 83 avec cadre 
très beau cadre en bois mouluré 

Fernand Laval (1886–1966)
Peintre de Montmartre, proche d’Utrillo – Témoignage pictural du Paris populaire du XXe siècle
Fernand Laval, né en 1886, est un peintre français profondément attaché à Paris et plus particulièrement à Montmartre, où il s’installe dès 1912 pour y poursuivre sa formation artistique. Dès les années 1920, il s’inscrit dans le paysage artistique parisien en exposant régulièrement au Salon d’Automne et à la Société des Artistes Indépendants, deux institutions majeures de l’avant-garde et de la peinture de tradition en France.
À Montmartre, Laval se lie d’amitié avec Maurice Utrillo, figure emblématique du quartier et chantre des ruelles populaires. Il fréquente les cercles montmartrois, notamment les artistes du Lapin Agile, et s’inscrit pleinement dans cette communauté de peintres qui font de la butte un sujet à part entière, entre mémoire, observation et poésie. Il y développe une peinture de caractère, mêlant post-impressionnisme et réalisme poétique, à travers une touche épaisse, une palette lumineuse, et une attention constante aux ambiences urbaines.
Ses sujets de prédilection sont les rues du vieux Paris, les fortifications, le canal Saint-Martin, les Halles, la banlieue, les bistrots, les places animées. Il peint ce que Paris perd et ce que Montmartre offre encore d’intemporel. Dans les années 1927–1929, il voyage en Belgique et aux Pays-Bas, dont il rapporte des scènes de ports, de moulins ou de brumes du Nord. Son regard reste toujours fidèle à une forme d’intimité populaire, qu’il transpose aussi dans des scènes d’intérieurs, parfois musicales (comme La Pianiste, peinte vers 1926).
Dans les années 1950, son œuvre évolue : les tons deviennent plus sourds, la matière se densifie, mais le regard demeure.
L’œuvre de Laval constitue un témoignage pictural exceptionnel du Paris du XXe siècle, à la croisée de l’impressionnisme tardif, de la tradition montmartroise, et d’un réalisme affectif qui fait de chaque toile un fragment de mémoire urbaine. Proche d’Utrillo, Laval fut l’un des derniers grands peintres à restituer avec justesse l’âme du vieux Montmartre, aujourd’hui disparu.

L’œuvre, sur sa toile et son châssis d’origine, a bénéficié d’une restauration professionnelle discrète et se présente aujourd’hui dans un excellent état d’exposition. Elle peut être accrochée telle quelle, dans son cadre en bois massif, prête à être admirée.