Forêt d'Arcachon

par Solange Mocquard-Petitjean 
(Paris VIème, 20 février 1903 - Paris XVème, 18 nov. 1990),

huile sur toile signée en bas à gauche Mocquart-Petitjean, 
81 cm x 121,5 cm. 
Porte au dos une étiquette apocryphe manuscrite et le numéro 3,
Circa 1935. 
Il s'agit vraisemblablement du secteur de la forêt qui s'étend d'Arcachon en direction de Biscarosse, et bien au-delà, lorsque l'on prend la route qui longe en partie le littoral en descendant vers les Landes.
A cet endroit, la forêt s'étire derrière la dune du Pyla sur un secteur à l’aspect "valloné" et magique, du lever au coucher du soleil, où se trouvent des cabanes de résiniers (peut-être certaines aujourd'hui détruites lors de l'incendie de juillet 2023), une flore et une faune riche de plus de 110 espèces. 

Cadre d'origine en chêne massif à doucine plaquée de palissandre.

Alors que Solange Mocquart-Petitjean est référencée dans divers annuaires des Beaux-arts, son parcours d'artiste n'est connu que par quelques galeristes et collectionneurs.
Voici une biographie sommaire réalisée à partir des quelques éléments que nous avons pu rassembler.
Elle pourra peut-être servir de point de départ afin de découvrir la vie, l'œuvre et les activités connexes de cette artiste dans le cadre d'une recherche, d'un sujet de mémoire…

Née dans le VIème arrondissement de Paris le 20 février 1903, Solange Caroline Petitjean est la fille de Edmond Louis Jean Baptiste Petitjean (1871 - ? ) et de Jeanne Marie Louise Valentine Moulinot (1879 - 5 mars 1903).
Elle a pour ascendants :

. Elie Etienne Redon de Valasanges (1687 - 1753), seigneur d'Issoudun,

. Gabriel Busson de Plagny (1714 - 1767), écuyer conseillé du roi, seigneur de Plagny, maire de Bourges,

. Antoine Redon de Valasanges (1734 - 1792), chevalier de la garde militaire de Saint-Louis.

Elle s'unit à Pierre Félix Mocquard (Saint Nazaire, 1^er août 1898 - 24 déc. 1933 / lieutenant au 8^ème Rgt du Génie puis capitaine de réserve) le 1^er août 1923 à Colombes ou La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine).

On ignore quand commence sa longue carrière d'artiste comme peintre de genre, de nus, de paysages… mais elle se fait remarquer par son style et ses sujets dans les différents salons ou expositions auxquels elle participe avant la seconde guerre mondiale.
Ainsi, le quotidien toulousain "La Dépêche", dans sa rubrique "Nos expositions de peinture" publie ces quelques lignes le 17 fév. 1938 à l'occasion du "Salon des Occitans" :
"… On ne peut pas ne pas remarquer, notamment, ces tableaux délicieux où l'artiste joue des éclairages et du velouté des chairs, de Mme Mocquard-Petitjean ; c'est une virtuose et les acquéreurs sont venus…",

ou encore, l'année suivante, le 19 février 1939 :
"… Voici une peintre du nu voluptueux qui avait été déjà fort remarquée l'an passé, Mme Mocquard-Petitjean : ses panneaux Rêverie, Sommeil, Repos obtiennent un gros succès…"

Dans un article du journal parisien "L'Atelier" publié le 17 mai 1941, p. 6, on apprend qu'elle participe à une exposition de maquettes et de décors de théâtre intitulée "l'atelier au spectacle" :
"Amis lecteurs parisiens, si vous passez avant la fin du mois, entre 13 et 18 heures, au confluent du Bd Raspail et du Bd St Germain, arrêtez-vous au 240bis de celui-ci. Il y a là la Galerie du Club de France et on y voit actuellement une fort intéressante exposition de maquettes de décors et de costumes de théâtre. 
Il faudrait beaucoup de place pour rendre dignement compte d'une manifestation de cette importance. Je ne puis, ici, indiquer que quelques noms.… Mme Mocquard-Petitjean (expose) des décors méridionaux lumineux et une nuit tropicale."

Les décors de théâtres font-ils partie de sa vie artistique depuis ses débuts ? 
Cette activité lui est-elle devenue nécessaire pour subsister dans Paris ?
La période est très compliquée sous l'occupation, se déplacer en région pour peindre en plein air est devenu difficile voire impossible depuis l'invasion allemande, et elle est veuve depuis la fin de l'année 1933.

Puis vient la Libération...
On ne sait quand elle rencontre Roland Michel Philibert Bigorgne (Rochefort, 13 juillet 1900 - Paris XVème, 12 mars 1960), ingénieur général aux Télécoms.
Ils se marient le 12 août 1948 dans le XVème arrondissement où ils s'installent (?), au 6 rue Henri Duchêne. Elle y vivra jusqu'à son décès, à l'âge de 87 ans.

Depuis la fin de la guerre, elle participe régulièrement à des salons et expose dans des galeries parisiennes.
Une exposition monographique lui est par exemple consacrée à la "Galerie Soulanges", dirigée à ce moment par Mme Denise Soulanges, au 20 rue de l'Odéon - Paris 6^ème, du 16 au 31 mars 1965.
Nous avons pu retrouver l'affiche éditée à cette occasion, témoignage de l'intérêt que lui accordaient certains galeristes parisiens et de nombreux amateurs.

Dans les années 70, elle figure toujours dans l' "Annuaire National des Beaux-Arts", Edition-Thibaud, 1976 - 1977.