Portrait d’épéiste de profil
Huile sur toile, cm 116 x 92
Nous nous trouvons devant une intrigante peinture du XVIIe siècle, pouvant être attribuée à l’école lombarde, qui capture la figure d’un épéiste portrait de profil. Le vêtement du sujet est un élément clé qui souligne son époque et son influence culturelle : il porte en effet des vêtements conformes à la mode espagnole du XVIIe siècle. La figure de l’épéiste émerge avec une certaine austérité, typique du portrait de cette période. Son profil suggère une pose attentive, peut-être en attente ou en observation. Le choix de le représenter sur le côté, d’une matrice certainement archaïque, fait clairement référence aux célèbres portraits du nord de l’Italie réalisés entre le XV et le XVI siècle et met en valeur la ligne du corps et surtout les détails de la robe. Les vêtements, inspirés de la mode espagnole du '600, se caractérisaient par une élégance sévère et des couleurs sombres : le jeune homme porte un blouse (ou jutacuore) serré et rembourré, qui souligne la silhouette rigide, un col rigide et plissé (le soi-disant gorgiera ou lechuguilla), un élément distinctif de la mode espagnole qui donnait un air imposant et détaché et l’épée, élément identitaire, qui pend d’une ceinture élaborée en filigrane dorée.
L’école lombarde du XVIIe siècle, tout en accueillant des influences extérieures comme celle espagnole, compte tenu de la domination espagnole sur le duché de Milan, a toujours maintenu une sensibilité propre. Cela se manifestait souvent par une attention au réalisme (ce n’est pas un hasard, les artistes actifs en Lombardie du XVIIe siècle sont apostrophiés par Roberto Longhi "Les peintres de la réalité"), une prédilection pour les tons chromatiques sombres et calmes et une certaine introspection psychologique dans les portraits.