Emilie Charmy "Vase de fleurs" circa 1920 - Expressionnisme

On retrouve dans une composition d’Emilie Charmy, de la matière, une touche fiévreuse et de l’audace. Il en va de même pour cette peinture, un vase qui se fond dans le décor et des empâtements blanc, mauve et rouge sang qui se révèlent au milieu d’une palette bleu turquoise.
Colette, son amie, écrira d’elle : « Le pinceau subtil, sans artifice, et guidé par une lucide passion, c’est bien ce pinceau-là qui attache,(…) d’une léchade infaillible la goutte de lumière aux feuilles vernies du camélia, le gras velours aux pétales de la rose… »

Emilie Charmy naît à saint Etienne le 2 avril 1878.
Orpheline à l’âge de cinq ans, son grand frère Jean devient son tuteur.
En 1898 ils partent s’installer à Lyon et jusqu’en 1902 Emilie Charmy prend des cours privés auprès du peintre lyonnais Jacques Martin, l’école des Beaux-Arts de Lyon étant inaccessible  aux femmes.
En 1903 elle expose à Paris au Salon des Indépendants  huit de ses oeuvres et elle y exposera chaque année jusqu’en 1910.
En 1906 elle participe au Salon d’automne à Paris où Berthe Weill la remarque et l’invite dans une exposition collective dans sa galerie.
Toujours en 1906 elle se lie d’amitié avec le peintre fauve Charles Camoin avec qui elle fait plusieurs voyages : La Corse et Toulon en 1906, Lyon, Toulon et Porquerolles en 1909, La Corse et Cassis en 1910.
En 1910 elle installe son atelier au 54 rue de Bourgogne à Paris.
Sa première exposition personnelle importante se tiendra en 1911 à la galerie d’Eugène Druet.
Elle rencontre Georges Bouche avec qui elle se marie tardivement en 1931 mais avait, entre temps, donné naissance à son fils, Edmond en 1915.
Outre ses expositions personnelles régulières dans les galeries Jeanne Castel et Charpentier, elle expose au Salon des femmes Artistes Modernes dont elle est la secrétaire.

Le critique Louis Vauxcelles la décrit comme « une des plus remarquables femmes artistes de notre époque ». (Eclair, 23 juin 1921)

A l’approche de la seconde guerre mondiale, Emilie Charmy se retire en Auvergne avec Georges Bouche qui décèdera en 1941.
Après la libération elle revient à Paris dans son atelier rue de Bourgogne.
Elle exposera chez Jeanne Castel en 1949 et à la galerie Paul Pétrîtes en 1963.

Emilie Charmy décède le 7 novembre 1974 et sera enterrée dans le cimetière de Celles-sur-Druolles auprès de Georges Bouche.

En 2002 ses oeuvres sont présentées dans l’exposition « Elles de Montparnasse » au musée du Montparnasse à Paris qui traite de l’émancipation des femmes artistes dans l’entre deux-guerres.
Rétrospectives :
Kunsthaus Bühler à Stuttgart en Allemagne de septembre à octobre 1987 et de mai à juin 1991.
Musée Paul-Dini de Villefranche sur Saône d’octobre 2008 à février 2009.
The Fralin Museum of Art, université de Virginie, d’août 2013 à février 2014.

Huile sur carton fort en parfait état, signée « E Charmy » en bas à gauche et au dos une peinture.
Dimension: 46 x 38cm hors cadre et 60 x 52cm avec son cadre en bois et stuc de la Maison RG.