Il est difficile d’imaginer ce tableau de la main de Pierre Molinier, artiste peintre-photographe mondialement reconnu pour ses thèmes érotiques et photomontages où il met en scène son corps travesti, exprimant son culte de l’androgynie.
Pourtant c’est bien lui l'auteur, en 1932, de cette composition puissante, lumineuse et colorée d'une bastide ou d’un monastère en amont d’un village sous la neige.
Pierre Molinier naît le 13 avril 1900 à Agen
Dès 1913 il entre en apprentissage chez son père pour apprendre le métier de peintre artisan.
En 1919 il s’établit à Bordeaux où il exercera son métier de peintre artisan jusqu’en 1960 mais passionné par l’art, il pratique en parallèle le dessin et la peinture.
En 1931 il épouse Andrea Lafaye et ils s’installent dans la vieille ville, un appartement au 7 rue des Faussets qu’il ne quittera plus. Ensemble ils ont une fille, Françoise, et un fils, Jacques.
En 1944 son père se suicide.
En 1949 sa femme quitte le domicile conjugal.
En 1951 il fait scandale au Salon des Indépendants de Bordeaux en dévoilant « Le grand combat ». Face au boycott, il recouvre le tableau d’un voile sur lequel il accroche un texte manifeste adressé à ses collègues et aux visiteurs de l’exposition.
En 1960 il gifle violemment sa femme, tire des coups de pistolet au-dessus de la tête de son cousin et passe un mois en prison.
Il abandonne son activité de peintre en bâtiment pour se consacrer à son oeuvre artistique.
Il se suicide d’une balle dans la bouche le 3 mars 1976.
Son questionnement sur l’identification sexuelle, visionnaire sur notre époque, a influencé au début des années 1970 les artistes européens et nord-américains du body-art.
La reconnaissance de son oeuvre artistique se fera de son vivant mais son importance se renforcera de manière exponentielle depuis son décès.
Huile sur un panneau de bois en parfait état, signée et datée « P Molinier 1932 » en bas à droite.
Dimension : 50 x 64cm hors cadre et 56,5 x 70,5cm avec sa baguette en chêne