Paysage de campagne avec des scènes galantes
Huile sur toile, cm 37 x 47,5
Avec cadre, cm 61 x 50,5
L’agrément bucolique du présent se reflète dans les joyeuses scènes galantes qui parsèment sa surface. Le locus amoenus décrit raisonne sur l’inflexion plus traditionnelle de l’Arcadie, qui dans la transfiguration littéraire fut le scénario par excellence de la vie pastorale la plus insouciante et hors du monde; Le tableau anticipe donc ce que professait la véritable Académie poétique de l’Arcadia qui s’est constituée à Rome en 1690, mais il en témoigne avec enthousiasme les invitations fébriles à son accueil, alors répandues dans les salons culturels les plus avant-gardistes de toute l’Italie. Théocrite d’abord et Virgile ensuite avaient éveillé avec Idilli et Bucoliche cette capacité typique du monde naturel de permettre une évasion de la réalité; la contemplation des parfaits fruits naturels qui en serait suivie aurait évoqué dans les esprits des hommes rêveurs des retours aux origines. Le paysage bucolique était en mesure de cadrer positivement la vie matérielle, et constituait la concrétisation d’un lieu exempt d’incivilités et d’imbruttimenti, où seuls les rêves, les musiques sylvestres et les hommages à la nature féconde étaient admis.
Dans le présent tableau, des figures de petits bergers répandent la même intention à la sublimation de la vie terrestre, réunis en couple, tandis que des enfants sur le modèle des anciens putti-amorini égaient le champ avec des fleurs et des pétales. Les jeux de ceux-ci et les douces affections des autres personnages sont rendus par des pinceaux liquides et vibrants, jaillissant d’une lumière blanche qui s’oppose à l’ombre sombre du sous-bois. Au loin, le ciel se courbe par un coup de pinceau argenté et plat, tandis que le développement vertical des promoteurs avec architectures contribue à introduire un faisceau lumineux de lumière dans l’espace herbeux.