Cette huile sur toile s’inscrit dans la tradition du réalisme italien du début du XXe siècle, dans la lignée des œuvres de Mancini, Palizzi ou Favretto.
L’artiste, dont la signature apparaît en bas à gauche mais reste difficile à déchiffrer, fait preuve d’une belle maîtrise du modelé et de la lumière, au service d’une scène de genre expressive et directe.
Le rendu du tricot, le clair-obscur sur le visage et la posture nonchalante du modèle donnent vie à ce personnage populaire, représenté avec une humanité brute et sans fard, dans l’esprit du naturalisme pictural de l’époque.
37 x 26 cm hors cadre
59 x 49 cm avec cadre
L’œuvre est mise en valeur dans un cadre en bois doré, avec marie-louise en tissu bleu-gris.
Le sujet correspond à un type iconographique répandu dans la peinture napolitaine et italienne de la fin du XIXe siècle, celui des enfants des rues de Naples, appelés scugnizzi, souvent livrés à eux-mêmes, pauvres mais débrouillards et pleins de caractère. Leur représentation, cigarette ou cigare à la bouche, visait moins à choquer qu’à souligner leur maturité forcée, leur précocité, et à transmettre une impression de dureté mêlée de vivacité. Cette iconographie, teintée d’ambivalence entre tendresse et dureté sociale, fut populaire chez les peintres italiens comme Antonio Mancini, Vincenzo Gemito ou Eduardo Dalbono, et très prisée des voyageurs étrangers qui achetaient ces portraits comme souvenirs du pittoresque italien. Le style réaliste s’inscrit dans le courant du verismo, qui cherchait à montrer la réalité sociale sans l’idéaliser, avec parfois une touche d’ironie ou de romantisme tragique. Ces portraits traduisent un regard à la fois ethnographique et sensible sur une Italie du Sud encore marquée par la pauvreté et les contrastes sociaux.