Pierre-Mathieu Ogier (actif entre 1676 et 1709) - Plaque de gravure, cuivre, datée 1691

Pierre-Mathieu Ogier (actif entre 1676 et 1709)
Scène d'Annonciation

Plaque de gravure, cuivre, datée 1691
17,5 x 11,2 cm

Provenance :
Collection particulière, France

Cette plaque de cuivre gravée par Pierre-Mathieu Ogier illustre avec minutie la scène biblique de l’Annonciation, thème central de l’iconographie chrétienne. On y reconnaît la Vierge Marie à genoux, les mains jointes dans une attitude de recueillement, tandis que l’ange Gabriel, nimbé de lumière, lui adresse la salutation divine. L’ensemble est baigné d’une atmosphère céleste renforcée par la présence du Père éternel dans les cieux et d’un groupe d’angelots. Le raffinement des hachures, la complexité des textures et le rendu subtil des drapés témoignent d’un travail de gravure précis, bien que typique d’un atelier plus modeste.

Pierre-Mathieu Ogier, actif à Lyon à la fin du XVIIe siècle, fut un graveur prolifique issu d’une lignée d’artisans. Marié en 1676 à Anne Ballet, il résidait au quartier de Bon-Rencontre, une localisation qu’il inscrit fréquemment sur ses œuvres ("fecit à Bon-Rencontre"). S’il a parfois souffert d’une réputation de qualité inégale, ses productions révèlent un artisan rigoureux et engagé, notamment dans le domaine de l’imagerie religieuse populaire. Il collabore avec de nombreux imprimeurs-libraires lyonnais, fournissant des planches pour des ouvrages illustrés, des frontispices et des vignettes. Son style, reconnaissable à son sens du détail et à la clarté de ses compositions, s’inscrit dans la tradition dévote et pédagogique de l’époque.

La plaque ici présentée, datée de 1691, constitue un précieux témoignage de cette production d’imagerie pieuse gravée destinée à la diffusion religieuse. Elle conserve toute la fraîcheur de son trait, et illustre parfaitement le style de l’artiste, mêlant fidélité narrative et efficacité visuelle. Le soin porté à la mise en scène et à l’agencement des figures montre une ambition de représentation malgré les limites techniques de l’époque et du médium. Cette pièce rare conserve également une forte valeur documentaire, offrant un aperçu tangible de la culture visuelle religieuse lyonnaise sous le règne de Louis XIV.