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Hélène de Troie, par Edward Arlington Foley
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Description de l’antiquite :

"Hélène de Troie, par Edward Arlington Foley"

Hélène de Troie, par Edward Arlington Foley.
Marbre de Carrare.
Londres.
1874.
66 x 42 x 25 cm.

Ce buste d’Hélène de Troie porte la signature d’un artiste maudit, Edward Arlington Foley, né à Dublin en 1814, formé à la Royal Dublin Society puis chez des sculpteurs irlandais désormais oubliés, Benjamin Schrowder et John Smyth. Ne trouvant pas sa place en tant que sculpteur en Irlande, il s’établit bientôt à Londres, se spécialise dans le portrait en buste et commence d’exposer à la Royal Academy en 1834, où « ses bustes, ainsi que plusieurs œuvres idéales gracieuses, sont apparus presque chaque année jusqu’en 1873. » Parmi les bustes exposés lors des expositions de la vénérable institution figurent son Samuel Lover de 1839, aujourd’hui à la National Portrait Gallery, la chanteuse d’opéra Catherine Hayes en 1855, qu’il sculpte et expose une seconde fois en 1861, la nymphe Œnone en 1869, Pénélope en 1870 et une Étoile du matin en 1873, mystérieuse allégorie tirée d’un poème de Milton :

Salut Mai généreux, toi qui inspires
La joie et la jeunesse et le désir ardent

Edward Arlington Foley se donne pourtant la mort au mois de mai de l’année suivante. Les Annales du journaliste Joseph Irving rapportent que

« S’est noyé dans le Regent’s Canal, Edward A. Foley, sculpteur… ».

Un registre de cette année-là relate qu’Edward Foley avait pris depuis peu l’habitude de se promener tard dans la nuit, qu’il avait quitté, un soir de mai, son domicile de Mornington Crescent, peu avant minuit. Un homme l’a vu vers deux heures du matin : il était assis sur le garde-fou de l’Albert Road Bridge, penché vers l’eau du canal. L’homme passe, puis entend un grand bruit : Foley n’était plus là, et il était mort lorsque les secours l’eurent tiré de l’eau.

Une courte notice biographique de la National Gallery of Dublin nous apprend que ce dernier, n’ayant pas les moyens de s’acquitter d’une pension alimentaire, avait été incarcéré pour dettes à la fin de l’année 1873. Il est vrai qu’Edward, bien qu’il ait presque sans arrêt exposé à la Royal Academy, semble avoir toujours œuvré dans l’ombre de son frère cadet, John Henry Foley, membre à part entière de la Royal Academy et sans doute l’un des sculpteurs britanniques les plus célèbres de l’époque victorienne. La beauté de ce buste est l’œuvre d’un artiste accablé et sans le sou.

Ce sont les scènes, très célèbres dans la première moitié du XIXe siècle, gravées par Tommaso Piroli d’après les dessins de John Flaxman pour illustrer une édition de l’Iliade et de l’Odyssée, qui révèlent l’iconographie de ce buste : lorsqu’Aphrodite, déguisée en servante phrygienne et coiffée du pilos, conduit Hélène dans la chambre de Pâris au troisième chant de l’Iliade, Hélène porte un voile sur ses cheveux, et un diadème orné de postes affrontés, pareil à celui du présent buste. La Pénélope de Flaxman est coiffée, quant à elle, d’un diadème plus haut et orné d’une frise d’anthemia, tout au long de l’Odyssée.

Comme Canova, qui avait cependant choisi d’affubler Hélène du pilos phrygien, Edward Foley affectionnait les têtes idéales. En témoignent ses Pénélope, Œnone et Hermione — tirée du Conte d’hiver de Shakespeare, et non de l’Andromaque d’Euripide — exposées à la Royal Academy. Ces reines et ces divinités helléniques lui ont donné l’occasion de sculpter des beautés idéales, rares dans la statuaire victorienne où les portraits féminins étaient d’ailleurs peu fréquents. Edward Foley avait d’ailleurs exposé une première Hélène de Troie à la Royal Academy en 1866, sans qu’il soit possible de savoir dans quelle mesure celle-là diffère de celle-ci.

Ainsi, ce buste d’Hélène de Troie, daté de 1874, quelques mois au plus avant la mort d'Edward Foley, est certainement sa dernière œuvre et peut-être son chant du cygne. Foley achève par cette Hélène un cycle de beautés idéales qu’il avait commencé 8 ans plus tôt avec le même sujet. C’est sans doute, techniquement, son œuvre la plus réussie : il a su, dans un réel tour de force artistique, sculpter les somptueuses boucles de cheveux de la Venus Hope, mais cachées à-demi dessous un ample voile. Le visage d’Hélène, quant à lui, est très proche d’un autre buste : son œuvre la plus tardive conservée dans les collections publiques, à savoir un Portrait de jeune fille daté de 1873, conservé à la National Gallery of Ireland, et qui montre, comme avec notre Hélène, dans le visage de la jeune fille comme dans le rendu de son vêtement, l’ultima maniera du sculpteur.

Sources

The Exhibition of the Royal Academy, 1873. The 105th., 1873 ; Joseph Irving, Supplement to the Annals of our Time, Londres, 1879 ; Algernon Graves, The Royal Academy of Arts. A Complete Dictionary of Contributors and their Work from its Foundation in 1769 to 1904, vol. 3, Londres, 1905 ; Walter George Strickland, A Dictionary of Irish Artists, Dublin, 1913 ; John Turpin, « The Career and Achievement of John Henry Foley, Sculptor (1818-1874) », dans Dublin Historical Record, vol. 32, n° 2, mars 1979 ; Katherine Eustace, Canova. Ideal Heads, Cambridge, 1997.

Prix: 26 000 €
Artiste: Edward Arlington Foley
Epoque: 19ème siècle
Style: Rome et Grèce Antique
Etat: Bon état

Matière: Marbre
Largeur: 42 cm
Hauteur: 66 cm
Profondeur: 25 cm

Référence (ID): 1551184
Disponibilité: En stock
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