Numéroté 695
Signé A. MERCIÉ et F. Barbedienne Fondeur Paris
Cachet de réduction mécanique A. Collas
Hauteur : 67,5 cm ; Diamètre socle : 19 cm
Belle sculpture en bronze patiné à rehauts dorés représentant une Gloire ailée et cuirassée emportant un jeune guerrier mourant, son épée brisée, pour l’élever jusqu’aux cieux.
Lorsqu’éclate la guerre contre la Prusse en 1870, Antonin Mercié, Prix de Rome en 1868, est à la Villa Médicis. Il modèle alors une esquisse représentant une Gloire soutenant un soldat triomphant puis à l’annonce de la défaite de la France, il modifie son projet initial. Achevé pendant l’été 1872, il s’agit de son dernier travail à l’Académie de France à Rome. Mercié rentre à Paris en 1874 et expose au Salon le plâtre original de cette Gloire aux Vaincus sous le numéro 1737, qui connait un immense succès, représentant la France vaincue mais héroïque. L’œuvre reçoit la grande médaille d’honneur et est immédiatement acquise par la Ville de Paris. Au Salon de 1875, le bronze fondu par Thiébaut & fils est également acclamé. En 1879, la statue est placée provisoirement square Montholon avant d’être installée, en 1884, dans la cour centrale de l’Hôtel de Ville de Paris où elle reste exposée jusqu’en 1930.
Biographie :Né en 1810, mort à Paris en 1892, Ferdinand Barbedienne créa et dirigea l’une des plus importantes fonderies d’art du XIXème siècle. En plus de sa propre production, il travailla pour les sculpteurs les plus renommés comme Clésinger, Carrier-Belleuse ou encore Guillemin. L’ensemble de sa production fut toujours hautement remarqué et sa personne constamment honorée par la critique contemporaine, notamment en le comparant, à l’Exposition Universelle de 1878, à “un prince de l’Industrie et au roi du bronze”. Il y reçut le Grand prix de l’Exposition Universelle et 28 médailles de collaborateurs. Sa gloire ne tarit pas avec les années, puisqu’à l’Exposition Universelle de 1889, les critiques remercièrent Barbedienne de servir de maître aux autres bronziers, par la qualité toujours exemplaire de ses bronzes.
Achille Collas est un ingénieur français né à Paris en 1795, poursuivant ses études jusqu’en 1814 où il rejoint les services techniques de La Grande Armée. Cependant ses principaux travaux portèrent sur de nouveaux procédés de gravures dont le Procédé Collas utilisé pour le Trésor de numismatique et de glyptique, conçu par l’archéologue Charles Lenormant et le peintre Paul Delaroche et publié à partir de 1831 chez Goupil et Rittner, ouvrage qui se fit remarquer au Salon de 1833. Cependant, c’est l’invention du pantographe, permettant de reproduire n’importe quelle sculpture et en différentes tailles qui fit le succès de sa société. Ainsi de nombreux artistes firent appel à ce nouveau procédé de réduction mécanique, à l’image de la Vénus de Milo ou d’Arlequin, permettant une plus grande diffusion des œuvres. Ce procédé lui assure une grande place dans la production du XIXème siècle, ce qui sera renforcé par sa collaboration avec Ferdinand Barbedienne dès 1845. Cette collaboration sera marquée par plusieurs succès dont une première médaille à l’Exposition Universelle de Londres en 1851 puis lors de l’Exposition Universelle de 1855. Florissante, l’entreprise continua sa production après la mort d’Achille Collas.
Marius Jean Antonin Mercié, né à Toulouse le 29 octobre 1845 et mort à Paris le 13 décembre 1916, est un sculpteur, médailleur et peintre français. Il étudie à l’École des beaux-arts de Paris et remporte le prix de Rome en sculpture de 1868. Ses premiers grands succès lui valant la médaille d’honneur sont David et Gloria Victis, présentés à Paris aux Salons de 1872 et 1874. La statue en bronze de David est une de ses œuvres les plus connues, le grand bronze original étant conservé à Paris au musée d’Orsay. Au Salon de 1882, il renouvelle le succès patriotique de 1874 avec le groupe Quand même !, commémorant la résistance de Belfort lors de la guerre franco-prussienne de 1870 et la perte de l’Alsace. De nombreuses autres statues, bustes ou médaillons de sa main permettent à Mercié de remporter une médaille d’honneur à l’Exposition universelle de 1878 et le grand prix à celle de 1889. Également peintre, il connait notamment le succès avec sa Vénusau Salon de 1883, Léda (1884), et Michel-Ange étudiant l’anatomie (1885).