Nature Morte Aux Fruits Et Orfèvrerie
Huile sur toile
Dimension : 86 x 123 cm
Dimension avec cadre : 101 x 138 cm
Référence :
Sotheby's, vente Tableaux Anciens, Paris, 17 juin 2015, Lot 40 : Nature morte de Paul Liégeois reprenant notre composition avec quelques modifications comme la couleur du drapé, la pièce d'orfèvrerie mais elle conserve le plat en argent, le couteau et l'aspect général de cette oeuvre
Artiste et oeuvre :
Paul Liégeois est un peintre actif en France au milieu du XVIIe siècle, appartenant à cette génération d’artistes qui contribuèrent à renouveler et à affirmer la nature morte dans le paysage artistique français. Il incarne avec finesse la transition entre les premières compositions des « Maîtres de la Réalité » – tels que Jacques Linard ou Louyse Moillon – et les œuvres plus décoratives qui émergeront à la fin du siècle, comme celles de Pierre Dupuis.
L’installation de nombreux peintres flamands et hollandais dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés, à Paris, favorise alors une large diffusion du genre. Très prisée dans les pays du Nord, la nature morte reste encore marginalisée en France, où la peinture d’histoire, promue par Charles Le Brun, demeure au sommet de la hiérarchie des arts. Ce foyer artistique cosmopolite, en plein cœur de la capitale, donne lieu à des échanges féconds entre artistes septentrionaux et français, et joue un rôle clé dans l’évolution du genre.
L’œuvre présentée est intéressante car elle marque l'évolution stylistique de la nature morte au XVIIème en France, elle est à cheval entre deux styles.
Par sa structure, elle témoigne encore de l’influence des artistes dits « primitifs », avec une composition ordonnée autour d’un entablement traversant la scène de manière horizontale. Toutefois, elle révèle aussi l’apport novateur de l’artiste, qui enrichit le registre traditionnel en y introduisant des éléments précieux dans la partie inférieure de la scène – à l’image de la pièce d'orfèvrerie et du plat en argent accueillant un melon. Ces détails raffinés, traités avec un soin , annoncent les fastes à venir de la nature morte française avec Monnoyer, et positionnent Liégeois comme l’un des artisans majeurs de cette transformation.