On y a trouvé de nombreux artefacts céramiques, mais peu de textiles, car ils n'ont pas ou peu résisté aux variantes d'humidité liées au phénomène El Nino et à ses pluies diluviennes, contrairement aux textiles trouvés plus au sud dans des enceintes funéraires, et préservés par la sécheresse des lieux (Paracas, Nazca...).
Ce fragment semble donc être un rescapé, découvert, selon l'ancienne étiquette qui l'accompagne, en 1971, sur Moro (plus précisément San José de Moro).
Plus qu'un tissage, ce textile s'apparente à une broderie, une aiguillée de très petits points réalisée en laine très probablement de camélidé ( vigogne, lama, alpaca..), sur une trame complexe (en jaune) de lin ou de coton.
On y discerne une grande figure antropomorphe, de la gueule de laquelle sort une langue fourchue ( un Dieu-Serpent, Quetzal?...), plusieurs "visages" de profil, et des ornements géométriques....
Dans ce monde pré-inca sans langue écrite, " La valeur des textiles dans les sociétés précolombiennes peut s’assimiler à celle de l’or et de l’argent. Non seulement ils avaient une fonction vestimentaire mais ils constituaient aussi un moyen matériel de diffuser les idées religieuses et d’emporter les messages dans le monde de l’au-delà, en étant utilisés pour envelopper le corps des morts. Il s’agissait aussi d’exquis cadeaux pour les gouvernants et ils marquaient les différences sociales".... (Museo Larco, Pérou).
Période transitionnelle Mochica - Huari ( ou Wari), entre 600 et 1100 après JC.
Dimensions du panneau = 50 x 45 cm ; du textile = 36,3 x 34,5 cm