Bandes de renfort
Sous un ciel chargé de silence et d’ombre,
dansun paysage suspendu entre paix et tumulte,
un jeune homme agenouillé serre ses mains contre son cœur.
Joseph, fils aimé,frère rejeté, incarne l’innocence livrée aux mains de l’envie.
Autour de lui, les silhouettes se pressent, s’agitent:
bras tendus, visages crispés, gestes d’hommes partagés entre remords et rancune.
Le rouge des tuniques flamboie comme un feu intérieur —
celui de la jalousie, du sang fraternel,
et peut-être, en secret, celui de la honte.
Les moutons paissent, indifférents témoins du drame.
Ils rappellent l’agneau sacrificiel — image de pureté,
présage d’une destinée plus grande que l’instant de la trahison.
La lumière caresse Joseph,
comme si le ciel lui-même, à défaut de le sauver,
le désignait déjà comme porteur d’un destin plus vaste.
Ce tableau, tout en tension et en grâce,
nous murmure une vérité ancienne :
que la douleur d’un juste peut enfanter la rédemption d’un peuple.