PAUL ACKERMAN (1908-1981) / LE COQ / encre de Chine et aquarelle

Paul ACKERMAN (1908–1981)
LE COQ
Encre de Chine et aquarelle sur papier, signée en bas à droite.
Au revers : cachet de la vente d’atelier de Me Claude Robert, avec inscriptions manuscrites datées du 14 mai 1984

44 x 28 hors cadre
77 x 57 avec cadre

Œuvre originale de l'artiste Paul Ackerman, figure singulière de la scène artistique parisienne du XXe siècle. Cette représentation d’un coq, toute en expressivité et en vigueur graphique, mêle l’encre de Chine à des touches d’aquarelle éclatantes, qui confèrent à l’animal une densité à la fois symbolique et baroque.
Ackerman, d’origine hongroise, s’installe en France dans les années 1930 et développe un langage pictural très personnel, oscillant entre figuration libre, expressionnisme et surréalisme onirique. S’il s’est intéressé aux scènes mythologiques, aux paysages et aux personnages, l’animal occupe également une place importante dans son œuvre, comme un vecteur de forces primitives, d’archétypes et de récits intérieurs.
Ce coq, emblème puissant de la culture française mais aussi figure totémique universelle, est ici traité avec un style nerveux et foisonnant, où la ligne noire, proliférante, semble animer la matière même du sujet. Les aplats colorés, posés avec spontanéité, évoquent par leur intensité certaines recherches contemporaines proches du mouvement CoBrA ou de l’expressionnisme lyrique, bien que Paul Ackerman ait toujours revendiqué son indépendance vis-à-vis des écoles établies.
Le cachet au revers atteste de sa provenance : il s’agit d’une œuvre issue de la vente d’atelier organisée après le décès de l’artiste, témoignant de sa conservation dans le cercle intime de sa création.

Paul Ackerman (1908–1981) — Biographie
Paul Ackerman est un peintre, dessinateur, graveur et décorateur français d'origine hongroise, né à Berlin en 1908. Il s’installe en France dans sa jeunesse, où il développe toute sa carrière artistique. Figure attachée à la seconde École de Paris, il s’impose par un style original, à la croisée de la figuration onirique, du symbolisme et de l’expressionnisme.
Formation et influences
Ackerman se forme à Paris, où il fréquente divers cercles d’artistes et ateliers. Il est marqué par les œuvres de Rembrandt, Goya et Ensor, ainsi que par les lectures ésotériques et mystiques, en particulier celles de René Guénon, qui nourrissent son univers intérieur. Dès les années 1940, il expose dans plusieurs galeries parisiennes et participe activement à la vie artistique d’après-guerre.
Un style à part : entre abstraction et figuration
L'œuvre de Paul Ackerman se distingue par une figuration riche en symboles, des formes puissamment graphiques et une palette souvent intense. Il explore les grands thèmes de l’humanité — la solitude, la métamorphose, le théâtre de la vie — à travers des figures parfois grotesques, animales ou chimériques. Il s’agit d’une peinture fortement expressive, qui invite à une lecture intérieure du monde. Il s’illustre aussi dans la lithographie et la scénographie théâtrale.
Activités et expositions
Ackerman participe à de nombreuses expositions collectives en France et à l’étranger, notamment au Salon d’Automne, au Salon des Indépendants, et à diverses manifestations liées à l’École de Paris. Il est représenté par des galeries parisiennes dès les années 1950. Il reçoit le prix Charles Pacquement en 1950. Des institutions publiques comme le musée d’Art moderne de la Ville de Paris ou le musée des Beaux-Arts de Bordeaux conservent certaines de ses œuvres.
Fin de vie et postérité
Paul Ackerman meurt à Paris en 1981. Après sa disparition, plusieurs ventes d’atelier sont organisées, notamment par Maître Claude Robert en mai 1984 et 1989.