Elle est coiffée d’un superbe plateau de marbre vert de mer mouluré à bec de corbin.
Dimensions :
- Hauteur : 80,5 cm
- Longueur : 108 cm
- Profondeur : 50 cm
Accidents et restaurations notamment à la dorure.
La facture de cette console est exceptionnelle, tant par la qualité de sa sculpture et de ses matériaux que par la rareté de son sujet.
La structure à quatre montants est très rare pour une console d’applique et témoigne d’un travail d’atelier sophistiqué répondant à une commande de grand prestige.
La sculpture présente les mêmes caractéristiques de finitions. Les quatre pieds sont entièrement repercés, répondant à la ceinture, particularité rare nécessitant une grande maîtrise de l’architecture du meuble, et permettant de mettre en valeur le mouvement du dessin, le caractère végétal de l’ornementation, ainsi que d’insuffler rythme et nervosité.
La ceinture est composée d’un très beau décor autour de son cartouche central symbolisant l’union ou l’amour, les côtés galbés ornés d’ailes dans des enroulages de fleurs.
L’entretoise inférieure forme une véritable scène sculptée en ronde-bosse : sous un bosquet de feuillages et d’arbres stylisés évoquant un sous-bois, un chien de chasse tient prisonnier un oiseau sauvage, très probablement un faisan, en l’immobilisant par la patte dans un geste vif et naturaliste. Cette composition cynégétique, très vivante, évoque les décors de salons de chasse ou de pavillons aristocratiques de l’époque et notamment le travail de Jean-Baptiste OUDRY.
Le plateau la coiffant est en marbre vert de mer, marbre rare et dispendieux. Ce marbre, extrait dans les Alpes , orne notamment les fenêtres du château de Versailles, les panneaux du pont de la Concorde, les piliers de l'église Saint-Sulpice ou encore les colonnes de la cathédrale de Florence . Il sera largement choisi pour les peintures de faux marbre au XIXe siècle, en raison de cette image prestigieuse .
Cette console réunit les attributs stylistiques du mobilier Louis XV dans ce qu’il a de plus expressif, tout en se distinguant par la rareté de sa structure quadripode, qui lui confère une autonomie et une monumentalité singulières, par un travail de sculpture virtuose, pensé en ronde-bosse, typique des plus beaux ouvrages de la période, et par un marbre d’une qualité hors du commun.
Cette configuration peu fréquente indique une pièce de grand apparat, probablement destinée à occuper une position importante dans un salon d’apparat ou un pavillon de chasse.