Dimensions sans cadre 39 x 30,5 cm, avec cadre 45,5 x 37,5 cm.
Huile sur toile, signée sur l’arrière du châssis.
La chapelle Sainte Barbe se situe à un endroit très escarpé dans la campagne du Faouët au-dessus de la rivière l’Éllé, et elle a une histoire très particulière. À la fin du XVe siècle, le cadet des seigneurs de Locmalo, Jean de Toulbodou quitte son manoir de Guidfoss en Plouray pour aller chasser. Alors qu’il se trouve sur les terres de Jean de Boutteville, seigneur du Faouët, il se fait surprendre par un orage d’une rare violence. Les gigantesques rochers qui l’entourent sont frappés par la foudre. Des quartiers de roches se détachent de la paroi verticale. Gagné par une extrême frayeur, Jean de Toulbodou voit sa fin approcher et prie alors Sainte Barbe, ordinairement invoquée pour se protéger du feu et de la foudre. Il lui promet, si elle le sauve, de lui ériger une chapelle en ce lieu. L’orage prend fin soudainement, Jean de Toulbodou est exaucé. Fidèle à sa promesse, il entreprend la construction de cette chapelle le 6 juillet 1489 en cet endroit très exigu. Si vous ne la connaissez pas, nous vous conseillons la visite de ce site incroyable où plus de cinq cents ans nous contemple.
Ernest-Victor Hareux (1847 - 1909) :
Ernest Victor Hareux est né à Paris le 10 mai 1847. Il se forme très tôt à la peinture et entre à l'École des Beaux-Arts de Paris, où il étudie sous la direction de maîtres comme Emile Bin, Léon Bonnat, Charles Busson, Léon Germain Pelouse, des figures notables de la peinture académique française. Il débute au Salon de Paris en 1868, où il exposera régulièrement durant toute sa carrière.
Spécialisé dans la peinture de paysage et de scènes de genre, Hareux est fortement influencé par le naturalisme qui émerge à cette époque. Il s’attache à représenter la nature dans sa vérité la plus immédiate, avec une grande attention à la lumière, aux atmosphères et aux détails du quotidien rural. C'est également un excellent peintre animalier. Ce travail sera récompensé par le Prix Rose Bonheur en 1904.
Dans les années 1880, il se rend à Grenoble, où il rejoint un cercle d’artistes formant ce qu’on appellera plus tard l’École dauphinoise. Ce groupe, dans la lignée de l’école de Barbizon, se concentre sur les paysages de montagne, notamment ceux du Dauphiné, avec une approche réaliste et sensible. Hareux devient une figure importante de ce mouvement, aux côtés de Jean Achard, Théodore Ravanat et Charles Bertier.
Il est également proche de l'École de Crozant, en Creuse, un autre foyer majeur du paysage français, fréquenté entre autres par Armand Guillaumin. Dans les deux cas, il cherche à capter l’essence des lieux, entre rigueur réaliste et poésie de la nature.
Hareux est reconnu par ses pairs : il devient membre de la Société des Artistes Français, reçoit une mention honorable au Salon de 1889 et une médaille de troisième classe en 1891. Il est également chevalier de la Légion d'honneur en 1906, couronnant une carrière estimée. On lui doit également un traité de peinture, très apprécié des amateurs et qui a beaucoup fait pour sa renommée.
Il meurt à Grenoble le 17 décembre 1909, laissant derrière lui une œuvre riche, principalement composée de paysages alpins, de scènes rurales et de portraits, dans un style maîtrisé et sincère. Ses œuvres sont aujourd’hui visibles dans plusieurs musées français, notamment le Musée de Grenoble et le Musée de Pau.