Attribué à Charles-joseph Natoire (nîmes 1700 – 1777 Gandolfo) - Académie D’un Homme

Attribué à Charles-Joseph NATOIRE (Nîmes 1700 – 1777 Gandolfo)
Académie d’un homme assis vu de dos
(Étude de jeunesse réalisée vers les années 1720–1730, probablement lors de sa formation à l’Académie Royale)

Sanguine, estompe et rehauts de craie blanche sur papier beige,
40 × 35 cm

Signé « Natoire » en bas à droite, numéroté « 118 » en haut à droite

(Pliures et déchirure en haut au centre)

Provenance :
Vente anonyme, Paris, Hôtel Drouot, maître Mathias, 23 mars 1981, n° 4
Collection privée, France

Charles-Joseph Natoire, né à Nîmes en 1700, fut l’un des plus brillants représentants de la peinture française du XVIIIᵉ siècle. Formé à l’Académie Royale de Peinture et de Sculpture, il reçut rapidement la reconnaissance de ses pairs grâce à son talent pour les grands décors et ses admirables compositions religieuses et mythologiques. En 1751, sa réputation lui valut d’être nommé directeur de l’Académie de France à Rome, un poste prestigieux où il forma de nombreux artistes.

Cette feuille, techniquement caractéristique de l’académisme français (sanguine, estompe et rehauts de craie blanche sur papier teinté), présente le modèle vu de dos, dans une pose à la fois dynamique et équilibrée. La finesse du trait et la subtile mise en valeur de la musculature témoignent d’une solide maîtrise des jeux de lumière, tandis que la qualité du rendu démontre un exercice intensif du dessin d’après modèle vivant, pratique centrale à l’Académie Royale.

La datation proposée (années 1720–1730) s’appuie sur l’hypothèse qu’il s’agit d’une étude de jeunesse, réalisée pendant ou juste après la période de formation de Natoire. L’inscription manuscrite « Natoire » alimente l’idée qu’il puisse s’agir d’un dessin exécuté avant la maturité stylistique de l’artiste, où l’on perçoit encore une certaine spontanéité dans la touche et la recherche de la forme anatomique.

La numérotation « 118 » pourrait également faire référence à un inventaire de collection.

Ce dessin se situe au carrefour de la rigueur académique et de l’élégance propre à la peinture française du XVIIIᵉ siècle. Il illustre non seulement la virtuosité technique de Natoire, mais aussi la place essentielle occupée par l’étude d’après le nu dans la formation des grands maîtres de l’époque.