Combat de cavalerie
Huile sur toile, cm 48 x 63
Avec cadre, cm 61 x 76
Fiches critiques par le Dr. W. Bernt et le Dr. R. Colace
Bibliographie:
G. Sestieri, 'Les peintres de batailles, Maîtres italiens et étrangers des XVIIe et XVIIIe siècles', Rome 1999, pp.544-545
Formé dans l’atelier familial sous l’égide du père Joris van Breddel, il quitta Anvers en 1706 pour s’installer à Prague et, par la suite, travailler au service du prince Eugène de Savoie, général et homme d’État proche de la monarchie autrichienne, dans les premières décennies du XVIIIe siècle à Vienne. En 1720, Bredael retourna dans son pays natal où il fut enregistré dans la Guilde de Saint-Luc; mais il revint bientôt à Vienne, où il travailla pour le reste de sa vie et où il mourut en 1735. Il est clair que la fortune de l’artiste a été dictée par les guerres contre l’armée ottomane qui ont eu lieu au cours des premières années du XVIIIe siècle, générant la mode du genre combatif en particulier en Europe de l’Est : Ce n’est pas un hasard si parmi ses œuvres les plus célèbres on trouve deux peintures représentant la bataille de Petervardino (1714) et la bataille de Belgrade (1717), aujourd’hui toutes deux conservées au Kunsthistorisches Museum de Vienne. Cependant, il faut rappeler que la plupart de ses compositions représentent des embuscades et des escarmouches non spécifiquement liées à des épisodes réels, Les œuvres sont caractérisées par une palette vivante de goût vénitien et par une iconographie belliqueuse étroitement liée à la tradition picturale du nord de l’Europe, en particulier dans la région des Flandres.
La peinture en question représente une scène de bataille chaotique et dynamique. Au premier plan, il y a un combat entre chevaliers, avec des personnages sur des chevaux qui se battent et s’affrontent avec des épées et des lances. Le sol est parsemé de corps d’hommes et d’animaux morts, suggérant la violence et l’extrême férocité du combat. La composition est encombrée et complexe, avec de nombreuses figures humaines et animales qui remplissent l’espace pictural. La scène se déroule dans un paysage ouvert, avec une ville fortifiée en arrière-plan, située sur les rives d’un lac. Pour souligner le ton dramatique de la scène est aussi le ciel sous lequel se déroule l’affrontement, avec des nuages blancs qui se détachent sur un bleu intense. La palette de couleurs est riche et variée, avec des tons chauds et terreux pour les figures humaines et animales, et des tons plus froids et lumineux pour le ciel et l’eau. Les couleurs sont appliquées avec des coups de pinceau rapides et décisifs, créant un sentiment de mouvement et de dynamisme. Les détails sont nombreux et minutieux, de l’armure des cavaliers au harnachement des chevaux aux drapeaux qui agitent le paysage en arrière-plan. L’atmosphère qui se dégage du tableau est celle du chaos et de la violence, mais aussi celle du drame et du pathos. La scène de bataille est représentée avec beaucoup de réalisme et d’intensité, et le spectateur est impliqué dans la scène comme s’il était présent.