En forme de tonnelet, la monture en argent, le corps balustre composé de pans incurvés en agates polychromes de différentes variétés. Le couvercle est orné d’un cabochon de quartz.
L’intérieur présente une grille ouvrable en vermeil finement ciselée à décor de volutes feuillagées.
Travail anglais, probablement écossais, du XIXᵉ siècle.
h. 6 cm.
Les vinaigrettes, à ne pas confondre avec l’assaisonnement de salade, sont de petits contenants précieux, apparus au XVIIIe siècle et en vogue jusqu’au XIXe siècle, destinés à contenir des vinaigres aromatiques ou des sels volatils. Issues d’un usage à la fois utilitaire et esthétique, ces boîtes miniatures servaient à masquer les mauvaises odeurs – omniprésentes dans les villes avant l’avènement des normes d’hygiène – et à raviver les dames victimes de "vapeurs" ou d’évanouissements, réels ou stratégiques. Souvent fabriquées en argent et ou en or, parfois ornées d’émail, de pierres dures ou de motifs finement ciselés, elles se composaient d’un couvercle à charnière, d’une grille ajourée et d’une petite éponge imbibée de vinaigre parfumé (lavande, bergamote, etc.). Elles étaient conservées dans une poche, un sac à main (ou réticule), suspendues à une ceinture (chatelaine), voire portées en pendentif, à portée de main en cas de malaise ou pour affirmer une coquetterie. Très personnalisées, elles devinrent rapidement des objets de mode, reflet du goût et du rang de leur propriétaire. Certaines prenaient la forme de sacs miniatures, de bijoux, voire de bagues ou de loupes ornées. D’abord simples et discrètes, elles se transformèrent en objets de luxe à la décoration élaborée, mêlant fonctionnalité et esthétique. Il convient de distinguer les vinaigrettes des flacons à sels, généralement en verre bouché, qui contenaient du carbonate d’ammonium à l’odeur âcre. Si les flacons à sels étaient plus médicinaux, les vinaigrettes étaient avant tout des objets dits "de vertu", symboles d’élégance, de raffinement et aujourd’hui de grand intérêt pour les collectionneurs.