Shako Troupe du 3e de Ligne ou Hussard, Modèle 1806/1810

Le shako est un élément emblématique de l’uniforme militaire français sous l’Empire. Ce couvre-chef, adopté au début du XIXe siècle, conjugue élégance et fonctionnalité, offrant une protection modérée tout en renforçant l’allure martiale du soldat.

Description du modèle :

Ce shako de troupe du 3e régiment d’infanterie de ligne ou de hussards, fabriqué entre 1806 et 1810, présente toutes les caractéristiques d’un couvre-chef militaire de l’époque napoléonienne.

• Corps en feutre noir, formant une structure tronconique de 19 cm de hauteur.
• Calotte en cuir de vache ciré, renforcée par un carton portant un marquage « CYZ », élément rare et caractéristique de certaines fabrications spécifiques.
• Bord rabatu en cuir de 3,5 cm de large, assurant une bonne tenue du shako.
• Bourdalou (bande de cuir cousue à la base) de 2,5 cm de largeur, avec à l’arrière une boucle en laiton et son ardillon de 2,6 cm sur gousset, servant à ajuster la coiffe.
• Visière de 6 cm, typique des modèles de 1806.

Ce shako arbore des éléments en laiton caractéristiques du modèle 1806 :

• Une plaque frontale en laiton estampé affichant le chiffre 3, mesurant 11 cm x 11 cm.
• Une cocarde impériale en cuir peint aux trois couleurs de 7 cm de diamètre, fixée par des agrafes et rehaussée d’un gousset permettant d’accueillir un pompon.
• Un pompon écarlate de 6,7 cm de diamètre, monté sur un fil étamé oxydé, donnant une note colorée à l’ensemble.
• Deux jugulaires en laiton, composées de 16 écailles alternées découpées en deux ou trois festons, montées sur une double épaisseur de basane en cuir. Elles se fixent au shako via deux rosaces estampées d’une étoile, mesurant 4,5cm de diamètre chacune.

L’intérieur du shako présente une coiffe en grande dent de loup de 14 cm, un détail qui témoigne du soin apporté à la fabrication de ce couvre-chef.

Ce modèle n’a jamais été restauré, conservant ainsi son authenticité. Seuls les lacets ont été remplacés.

Hypothèse sur l’origine de ce shako : 

Bien que ce shako soit attribué au 3e régiment d’infanterie de ligne, certains éléments de finition, notamment la qualité de fabrication et les jugulaires, suggèrent qu’il pourrait plutôt appartenir à un sous-officier de hussards. Cependant, aucune preuve définitive ne permet de trancher.

Ce shako du modèle 1806/1810 est un remarquable témoin de l’époque napoléonienne. Son état de conservation exceptionnel et ses attributs caractéristiques en font une pièce de collection rare, illustrant à merveille l’évolution de l’uniformologie militaire sous l’Empire.