Né dans le Jura suisse, son apprentissage de la sculpture dès l'enfance vise à ce qu'Adrien Holy exerce, à l'instar de son père Jules Holy (1872-1950) et de son oncle François Holy (1867-?), associés dans les Ateliers Holy Frères à Saint-Imier le métier de graveur de médailles. On connaît une médaille, La Paix entre les hommes (1918) où la signature du jeune homme apparaît aux côtés des signatures de ses deux aînés
Adrien Holy est cependant, après sa scolarité à Saint-Imier, élève de l'École d'art de La Chaux-de-Fonds, puis de l'École des beaux-arts de Genève Après un séjour en Italie, il arrive à Paris en 1920 - il commence par y « connaître les heures dures et les tristes besognes », évoque Bernard Champigneulle, avant de travailler à la décoration théâtrale avec Gaston Baty - et s'installe au 50, rue Pernety dans le 14e arrondissement jusqu'en 1939
Mariage norgégien En 1928, il épouse Ellisif Bentzen Bjørset (1903-1988), artiste peintre norvégienne, union dont maîtra un fils, Jean-Claude (1932-2007), futur mathématicien. C'est de la sorte, restitue Paul Fierens, qu'il est « attiré par les pays du Nord où il fait des séjours fréquents, prolongés, et dont il aime la lumière miraculeuse. Tout y prend une transparence, une sorte de résonance argentine, dont les tendres, les fins paysages et surtout les multiples gouaches qu'Holy rapporte de ses excursions aux environs d'Oslo, dans le port de Bergen, dans la campagne et dans les fjords, donnent l'impression, la sensation la plus juste » ce dont le Musée national d'art moderne à Paris conserve témoignage avec la gouache Fjord d'Oslo .Participant aux principaux salons parisiens, Adrien Holy est présenté en 1933 par Roger Brielle au Grand Prix de peinture Jacques Darnetal qui est attribué par vote de critiques d'art à la Galerie Georges Bernheim à Paris. Il y obtient la deuxième place derrière Raymond Legueult, devant Maurice Georges Poncelet et Auguste Durand-Rosé
Les expositions qui, en avril 1933 puis en avril 1934 à la Galerie Simonson, réunissent cinq jeunes artistes que Germain Bazin dit liés par un « commun sentiment de retour à l'objet »en un groupe baptisé N.G.S. (Nouvelle Galerie Simonson) se composent d'Adrien Holy, Roger Chapelain-Midy, Jacques Lestrille, André Planson et Maurice Georges Poncelet. « Chez Simonson, le groupe de la N.G.S. s'est classé comme une des meilleures équipes de la jeune génération. Tous les cinq manifestent une sympathique volonté de ne pas se contenter d'esquisses heureuses, mais de préciser, de composer, de peindre avec solidité, éclat, juste mesure des tableaux achevés » s'enchante dès la première exposition Maximilien Gauthier[10] pour évoquer lors de la seconde exposition cette « intéressante équipe dont il m'est déjà arrivé de dire le mérite, le sérieux, l'amour du beau métier et qui continue fermement »[11]. René Huyghe, pour sa part, définit dans le même temps la singularité des cinq artistes par « la pratique d'un art moins précieux, mais plus volontaire. Le souci des vérités ennsentielles de l'art, d'un métier solide et sûr, aboutit chez eux à un art plus positif, moins proche de la rêverie.
De retour en Suisse en 1939, Adrien Holy est de 1942 à 1946 commissaire aux expositions de la Société des arts de Genève dont le siège se trouve au palais de l'Athénée.
Il enseigne à l'École des beaux-arts de Genèce de 1961 à 1966. De 1961 à 1968, il est président de la Commission fédérale des arts.
Mort le 29 décembre 1978, Adrien Holy repose au cimetière des Rois à Genève.