Le corps de la sirène, longiligne et sinueux, se prolonge dans une queue puissante dont les écailles finement texturées traduisent le mouvement et la matière. La posture ascensionnelle traduit un geste de libération ou de supplication, selon l'interprétation du spectateur. Les bras croisés au sommet forment une ligne de force qui canalise l’énergie vers le ciel, tandis que le bas du corps ancré sur la pierre rappelle ses origines marines. Cette dualité entre l’eau et la terre, le rêve et la réalité, donne à l’œuvre une profondeur symbolique.
Le traitement du bronze, avec ses patines chaudes et oxydées, accentue les contrastes de lumière et de matière. La chevelure, jetée en cascade sur le dos, semble animée par un courant invisible. Les détails sont traités de manière expressive plutôt que réaliste, conférant à la figure un aspect presque onirique. Chaque angle de vue révèle une facette différente de la sculpture : tantôt douce et accueillante, tantôt mystérieuse et sauvage.
La base rocheuse brute sert non seulement de socle, mais aussi de lien symbolique avec le monde naturel, renforçant l’idée que cette créature est un être de transition, entre les mondes. L’ensemble évoque des thématiques profondes telles que la liberté, l’émancipation, la féminité et l’union entre l’humain et la nature.
Par son style épuré mais expressif, cette œuvre s’inscrit dans une tradition contemporaine de la sculpture figurative, mêlant symbolisme et émotion brute. Elle attire l’œil, mais invite aussi à la contemplation silencieuse, comme un chant de sirène figé dans le bronze.